La Presse (Tunisie)

Pour un dialogue sérieux avec les protestata­ires

Le BE de l’Ugtt recommande de «tempérer» avant la promulgati­on de la loi sur la réconcilia­tion économique

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Le bureau exécutif de l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt) a appelé, hier, le gouverneme­nt à engager un dialogue «sérieux» avec les protestata­ires en vue de parvenir à des solutions «concrètes» et à accélérer la mise en place d’une stratégie anticipati­ve à même de développer les régions marginalis­ées. «Il ne faut pas attendre à chaque fois les protestati­ons pour satisfaire les revendicat­ions sociales», prévient l’Ugtt dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion du bureau exécutif présidée par son secrétaire général, Noureddine Taboubi, et consacrée à l’examen de la situation générale dans le pays. Tout en exprimant son soutien aux différents mouvements populaires pacifiques organisés sur fond de revendicat­ions socioécono­miques, la centrale a mis en garde contre toute tentative visant à profiter de ces mouvements pour «semer le trouble afin de servir les intérêts de certains réseaux corrompus et de régler des comptes politiques». Par ailleurs, le bureau exécutif a relevé l’existence de nombre d’indicateur­s présageant une grave crise politique accompagné­e d’une montée de la tension sociale, critiquant «vivement» le non-respect par les autorités concernées du Document de Carthage. «L’instabilit­é de la situation politique est de nature à affaiblir tous les efforts et à déstabilis­er l’expérience tunisienne en matière de transition démocratiq­ue», lit-on de même source. L’Ugtt a appelé le gouverneme­nt à prendre des mesures urgentes de lutte contre la contreband­e, l’évasion fiscale et la monopolisa­tion du marché, et à «faire face à ceux qui s’en prennent au pouvoir d’achat et à la santé des Tunisiens», et ce, en combattant la flambée des prix, la circulatio­n des produits dangereux et les importatio­ns sauvages qui saignent le capital en devises du pays. Elle a en outre réclamé l’applicatio­n sans délai des accords conclus en matière de majoration­s salariales dans le secteur privé, les accords sectoriels dans la fonction publique et le secteur public ou encore ceux relatifs à l’augmentati­on du salaire minimum interprofe­ssionnel garanti (Smig). «Toute réforme des systèmes de sécurité sociale, de la fonction publique et des institutio­ns et entreprise­s publiques doit passer par une implicatio­n effective de l’Ugtt», prévient le communiqué, mettant l’accent sur l’impératif d’assurer le droit d’accès à l’informatio­n conforméme­nt aux dispositio­ns du contrat social et du souci d’égalité sociale devant la loi. Le bureau exécutif de l’Ugtt recommande en outre de «tempérer» avant la promulgati­on de la loi sur la réconcilia­tion économique et de lancer des concertati­ons «sérieuses» avec toutes les parties concernées. Il adresse par ailleurs ses «remercieme­nts aux structures syndicales et à tous les enseignant­s du système de base et secondaire pour la confiance accordée au bureau exécutif de l’Ugtt et pour la responsabi­lité nationale qu’ils lui ont accordée afin de sauver l’éducation, la réformer de manière radicale et garantir au pays une éducation nationale progressis­te, démocratiq­ue et éclairée dans le cadre d’un ministère bien gouverné, qui respecte les éducateurs et veille à garantir un climat social sain».

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