L’économie mondiale rebondit
La hausse des prix des produits de base a soulagé bon nombre de pays à faibles revenus. Cependant, ces pays restent confrontés à des problèmes, notamment des recettes publiques qui devraient rester bien en deçà de leur niveau des années d’expansion.
Le FMI vient d’annoncer une bonne nouvelle, la veille de la tenue de ses assemblées annuelles courant cette semaine : «Après six ans de croissance décevante, l’économie mondiale monte en puissance», annonce l’institution internationale dans un communiqué, précisant qu’une reprise cyclique promet de créer des emplois, de relever les revenus et, à terme, d’accroître la prospérité. Mais parallèlement à ce nouvel élan, le FMI relève, du moins dans certains pays avancés, des doutes quant aux avantages de l’intégration économique, quant à «l’architecture» même de l’économie mondiale depuis plus de 70 ans. Ces questions seront abordées par les ministres des Finances et les gouverneurs de banque centrale des 189 pays membres du FMI lorsqu’ils se réuniront à Washington cette semaine lors des réunions du printemps. Ils évalueront la situation de l’économie mondiale et, comme d’habitude, ils publieront un rapport sur les Perspectives de l’économie mondiale, dont voici les tendances générales : • Pour les pays avancés, les pers
pectives se sont améliorées, avec un redressement de l’activité dans l’industrie manufacturière. Cette expansion est généralisée, y com-
pris en Europe, même si certains pays européens sont encore confrontés à une dette élevée et à des fragilités dans certaines banques. • Pour les pays émergents et
les pays en développement, les perspectives sont de bon augure aussi pour la croissance mondiale. Ces pays ont tiré la reprise mondiale ces dernières années, et continueront de contribuer plus de trois quarts de la croissance du PIB mondial en 2017. Par ailleurs, la hausse des prix des produits de base a soulagé bon nombre de pays à faibles revenus. Cependant, ces pays restent confrontés à des problèmes, notamment des recettes publiques qui devraient rester bien en deçà de leur niveau des années d’expansion. Globalement, les experts voient une économie mondiale qui est pleine d’entrain, et qui profite des choix avisés que beaucoup de pays ont effectués ces dernières années. Dans le même temps, des risques de dégradation manifestes sont présents : l’incertitude politique, notamment en Europe, le protectionnisme qui menace le commerce mondial et le durcissement des conditions financières mondiales, qui pourrait conduire à des sorties de capitaux perturbatrices dans les pays émergents et les pays en développement. Ces problèmes à court terme masquent une productivité faible, une tendance qui reste un frein considérable pour une croissance vigoureuse et inclusive, principalement en raison du vieillissement de la population, du ralentissement du commerce et de la faiblesse de l’investissement privé depuis la crise financière de 2008. Si la croissance de la productivité avait suivi sa tendance d’avant la crise de 2008, le PIB global dans les pays avancés serait supérieur d’environ 5 % aujourd’hui, note le FMI. Cela équivaudrait à ajouter à l’économie mondiale un pays ayant une production plus élevée que celle de l’Allemagne. Cela étant, il a recommandé de : • soutenir la croissance, en mettant
l’accent sur la productivité ; • partager les bénéfices de la croissance de manière plus équitable; • coopérer dans un cadre multilaté
ral qui a été bien utile à l’économie mondiale. Le FMI appelle aussi à une meilleure solidarité : «Il est essentiel de faire face ensemble aux problèmes qui se posent à l’échelle mondiale, par exemple la crise des réfugiés et les crises humanitaires, les catastrophes naturelles et le changement climatique» , lit-on dans le communiqué.