«Deux mondes…»
Alors que la contestation sociale gagne les régions , rien, visiblement, ne bloque ni ne traîne ailleurs. Impression de «deux mondes». L’un aux prises avec le dénuement. L’autre, «occupé à soi». Le contraste est frappant avec la culture qui met la «surmultipliée» ces derniers temps. Le calendrier est là :des manifestations se suivent, s’alternent, se superposent, se chevauchent ou se relaient. A grand rythme et sur le temps court. Un encombrement «festif» sans précédent. Prenons le cas de la musique. Entre mars et avril, trois gros festivals , coup sur coup : «Sica Jazz», «Jazz à Carthage», et les «JMC». Techniquement, déjà, il y avait problème. Ne parlons pas des similitudes et des doublons. Inévitables. Il y avait les «com» qui «s’empiétaient». Les horaires et les dates aussi. Il manquait une part de visibilité ou d’audience à chacun. Mais la vraie question est dans le contraste lui-même. Dans ces «deux mondes» qui vivent comme coupés l’un de l’autre. On a évoqué les Arts et la Culture. Le discours officiel ne tarit pas d’éloges sur leur «dynamisme», leur«résistance», et leur «contribution au développement». Soit, mais là, maintenant, dans la réalité immédiate, lorsque, comme en ce moment, les laissés-pourcompte sortent hurler leur faim, lorsque les solutions font cruellement défaut, de quelle aide, vraiment, seraient des arts en hausse, une culture en «surmultipliée» où des festivités en surplus ? Ici, les choses fonctionnent souvent dans «l’absence de liens». La planification de la culture ne se fait pas, forcément, en rapport avec les plans de l’économie. Les stratégies sont différentes, les objectifs sont différents. C’est, sans doute, pour cela que des dynamiques festivalières «coïncident», parfois, avec des périodes de difficultés dans le pays. Que des «réjouissances» et des «insouciances» se font jour à l’heure où la contestation sociale est à son comble dans les régions. Avec cette remarque pour conclure : qu’on ne le vérifie pas que pour la culture. Les étudiants en droit défrayaient la chronique cette semaine. Pour «préserver «leur accès» à la magistrature. De même que les journalistes, furieux après la non-diffusion de l’émission «Rendez-vous» sur «Hannibal TV». Et d’autres encore. Du menu fretin, en comparaison avec le drame du chômage des jeunes au Kef, Tataouine et Kairouan.
Ici, les choses fonctionnent souvent dans «l’absence de liens». La planification de la culture ne se fait pas, forcément, en rapport avec les plans de l’économie. Les stratégies sont différentes. Les objectifs sont différents. C’est, sans doute pour cela… que des «réjouissances» et des «insouciances» se font jour à l’heure où la contestation est à son comble dans les régions…