La Presse (Tunisie)

Les prémices d’une renaissanc­e

Le Club Africain met de la justesse dans ses enchaîneme­nts, s’illustre par des séquences de possession, mais il doit aussi soigner le retour au charbon

- Khaled KHOUINI

Sans survoler les débats, le CA a affiché un beau visage à l’occasion de la réception de Port Louis en Coupe de la Confédérat­ion. Certes, le CA a quelque peu rongé son frein après un départ en fanfare. Mais le plus important est que le groupe a conclu cette rencontre avec des certitudes. Maintenant, la montée en régime se dessine au moment opportun, à quelque 24 heures de la reprise du championna­t. Une défense à quatre mais nullement plate, ni encore moins figée. Un triangle du milieu composé de Darragi en pointe basse et d’un duo Ghandri-Ghazi Ayadi en relayeur. Khelifa et Chenihi chargés de l’animation des couloirs, Et Rusike en pointe. Le 11 clubiste, placé en 4-2-3-1 ou en 4-1-4-1, selon les lectures, ne tarde pas à porter le danger. Cette version améliorée du profil du jeu clubiste a, certes, fière allure. Mais il faudra confirmer face aux gros bras et ne pas se limiter à crier victoire face au «menu fretin». Autre signe qui ne trompe pas, le CA s’illustre désormais par de longues séquences de possession, puis des transition­s fluides et des projection­s rapides. C’est prometteur, quoique, quitte à nous répéter, il faut relativise­r. L’USBG et Port Louis ne sont pas des foudres de guerre. Face aux prétendant­s que sont le CSS, l’EST et l’ESS, ce sera forcément différent. Même en abordant le prochain match face à l’ESM, le onze à Chiheb Ellili devra revoir son plan de jeu, sachant que les Miniers sont devenus depuis quelque temps la bête noir du CA. Bref, il s’agira de trouver le bon brassage pour prendre la pleine mesure de l’adversaire et garder à terme la main en championna­t. Cependant, et si la défense clubiste (composée de Ifa, Jaziri, Kchok et Belkhiter) reste cohérente dans ses grandes lignes, les latéraux doivent s’atteler à colmater les brèches autant qu’apporter le surnombre et se porter vers l’avant. Le CA doit aussi apprendre à doser ses efforts et à varier ses amorces. Ressortir le cuir dans son style caractéris­tique, fait de jeu en mouvement et de vitesse offensive est en soi assez intéressan­t et porteur. Mais ces vertus ne doivent pas se limiter à faire mouche. Il faut aussi temporiser tantôt, vite revenir au charbon quand le bloc d’en face avance d’un cran, et ne pas s’exposer aux coups de semonce adverses. Bref, le CA via ses sentinelle­s a encore un travail de sape, de quadrillag­e et de ratissage à améliorer. Plus haut, si attaquer fort le premier acte vous donne un ascendant sur l’adversaire (quoiqu’il faille se méfier des contre-attaques même contre le cours du jeu), l’équipe met plus de temps à se mettre en route dans le second, sans que cela n’ait toutefois eu d’incidence sur le résultat final. Cependant, globalemen­t, quand la machine finit par se lancer, ce fut un plaisir à observer un CA qui se montre à son avantage et qui contrôle les débats. Maintenant, avec plus de vigilance en défense, plus d’influence au milieu et moins de raids solitaires sur les côtés, le CA jouera forcément d’égal à égal avec les gros bonnets que sont l’Etoile et l’EST. Mais qu’à cela ne tienne, cette équipe affiche actuelleme­nt un beau visage. Elle met de la justesse dans ses enchaîneme­nts grâce à un Oussama Darragi étincelant. La ligne défensive, autant l’axe que les latéraux, fait le job en communiqua­nt beaucoup, et ce, en dépit de certaines hésitation­s. Bref, les transition­s s’effectuent d’une manière naturelle. Reste juste à se montrer lucide aux abords de la zone de vérité adverse.

Un caillou dans la chaussure...

Si le destin a voulu que le compteur clubiste se débloque assez tôt face à Saint Louis, l’USBG, et bien avant contre le RSLAF de la Sierra Leone, l’équipe peut tout de même nourrir quelques regrets, du moins à Sousse face au champion sortant, là ou elle n’a été que l’ombre d’elle-même. Sans oublier la piètre prestation face à l’Espérance. Actuelleme­nt, le CA sort de sa dernière répétition générale face à Saint Louis avec des conviction­s renforcées. Cela se traduirait-il désormais par un sans-faute en championna­t ? Les Clubistes croisent les doigts quoiqu’il faille se retrousser ses manches et ne pas y aller avec le dos de la cuillère. Un autre problème se pose avec acuité actuelleme­nt. Qui occupera la place de Nader Ghandri, victime d’une entorse ? Ahmed Khlil étant encore convalesce­nt, c’est le revenant Wissem Ben Yahia, voire Dkhillali ou Ouedhrfi qui serait associé à l’inamovible Ghazi Ayadi en tant que seconde sentinelle. Un caillou dans la chaussure d’un coach clubiste qui devra choisir non seulement le maillon fort du moment; sans pour autant négliger l’aspect collectif global.

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Oussama Darragi : le métronome de l’entrejeu

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