Un simple coup de semonce
La page des événements du week-end dernier est tournée. Le club minier prépare depuis hier, à Tunis, ses sorties face au CA, puis l’EST.
Place aux affaires du terrain. Après l’orage d’une démission collective du bureau de Boujelel Boujelel, le ciel des Métlaouiens s’est éclairci l’espace d’une réunion tenue samedi par le gouverneur de Gafsa, Mondher Laâribi, avec le président du club. Les autorités régionales sont montées au créneau de tout leur poids pour remettre le club à flot, moyennant un engagement pour résorber autant que cela se peut la crise financière. Dimanche après-midi, une autre réunion, cette fois avec les joueurs, a débouché sur une promesse ferme de verser une partie des arriérés de salaires (trois mensualités en retard) et des primes de rendement, et celles de victoire. Du coup, les partenaires de Mohamed Jemaâ Khelij poussent un ouf de soulagement, reprenant avant-hier les entraînements à Métlaoui. Hier, ils ont pris le chemin d’Ezzahra pour une mise au vert qui va se poursuivre jusqu’à dimanche prochain. Le temps de disputer les deux rencontres des 5e et 6e journées du play-off, demain mercredi contre le Club Africain, et dimanche 23 avril face à l’Espérance Sportive de Tunis. Une première séance d’entraînement était prévue à l’annexe de Radès.
«Paralysie financière»
En fait, les événements du weekend avaient valeur d’un avertissement, d’un coup de semonce, d’un signal fort pour interpeller les consciences et attirer l’attention sur l’impasse dans laquelle se trouve l’ESM plutôt qu’une réelle volonté d’abandonner la barque. «On va y aller jusqu’au bout, promet le président Boujelel Boujelel. Le club a atteint un stade de paralysie financière qui ne lui permet plus d’avancer. La planche du salut, nous allons la chercher moyennant un accord avec notre principal parrain, la Compagnie des phosphates de Gafsa». Autre protagoniste de premier ordre de l’actualité métlaouienne: l’entraîneur Mohamed Kouki, qui n’a pas non plus envie de lâcher le morceau. «Avec mes joueurs, nous poursuivons un objectif sportif ambitieux, et je n’ai pas envie de le voir bradé ou revu à la baisse sur l’autel d’un contexte financier dépressif. Il ne s’agit pas au fond d’exigences personnelles : j’ai un ou deux salaires en retard, et cela ne constitue nullement un problème. Je n’ai aucun souci quant à leur versement. En revanche, je comprends parfaitement l’inquiétude des joueurs qui se retrouvent à sec, alors qu’ils ne sont pas payés depuis trois ou quatre mois. Et qui voient avec plein de frustration l’approche de la fin de la saison dans un mois lorsqu’ils risquent de ne plus trouver à qui s’adresser dans l’espoir de récupérer leur argent».
Les «événements» du week-end ont relégué au second plan la petite grosse performance de mercredi dernier devant le leader du championnat d’Algérie, l’Entente Sportive de Sétif. L’ESM s’est imposée en amical (1-0) face à une équipe renforcée par l’ancienne star du Club Africain, Abdelmoumen Djabou. L’entraîneur Kouki a aligné à l’occasion deux formations différentes. Un revenant : le défenseur central Aymen Ayari, revenu d’une longue blessure (rupture des ligaments croisés). «Il a été aligné durant une bonne soixantaine de minutes et me semble être déjà à 100% de ses moyens» , estime son coach. Quant au régisseur Khaled Gharsellaoui, il a disputé une demi-heure avec la promesse de prendre un plus gros temps de jeu, demain, devant le CA. A titre de précaution, le demi relayeur Fehmi Maâouani (contracture au mollet) et l’avant-centre Mohamed Ali Ben Hamouda (genou récalcitrant) n’ont pas pris part à ce test grandeur nature. Demain, l’ESM entame les choses sérieuses sur fond de nouveau tournant de sa saison placée sous le signe d’une quête pathétique d’une place sur le podium.