Vivre le théâtre
Un souffle de fraîcheur et de jeunesse marque la douzième session du Printemps du théâtre professionnel, inscrite à l’agenda du Centre d’arts dramatiques et scéniques de Sfax, du 20 au 27 avril courant. Gros plan sur une session placée sous le signe de l’
Premier trait caractéristique, la session est conçue dans une optique de rayonnement populaire. Placée sous le slogan «Vivre le théâtre», l’ouverture de cette 12e session théâtrale exceptionnelle s’invite, en effet, dans l’espace public des cent mètres, au centre-ville, une artère emblématique bien spacieuse et bien appropriée. La démarche est guidée par un nouvel esprit de rencontre, de partage et de proximité dans une atmosphère festive, conviviale, voire familiale. Ce soir, le coup d’envoi sera annoncé par l’entrée en scène d’un grand char, voiture unique d’un mini-carnaval véhiculant un panneau géant aux couleurs de l’édition aux côtés de deux masques, l’un ayant l’air enjoué et heureux, l’autre aux traits chagrins et mornes, «sentiments qui habitent tout créateur», comme l’explique Nissaf Ben Hafsia, directrice du centre. Le char traverse alors une concentration de mini-scènes abritées par des chapiteaux où le public sera invité à des spectacles de danse théâtrale d’une vingtaine de minutes, à des démonstrations des techniques de confection et à des jeux de marionnettes. En tout, trois heures d’animation non-stop destinée à égayer l’ambiance mais surtout à faire vivre à la population une expérience toute nouvelle, de découverte, de divertissement, d’apprentissage spontané et d’enrichissement, tout en étant libre de ses mouvements et de ses choix dont il aura d’ailleurs beaucoup d’embarras. Aux espaces ouverts, à l’art urbain, succéderont les représentations dans les espaces clos du Centre d’arts dra- matiques et scéniques et du complexe culturel MohamedJamoussi où les trois coups annonceront, à l’ouverture du festival du Printemps du théâtre professionnel à Sfax, la représentation de la pièce «Le garage», une oeuvre de la jeune société de production, «Joker», mise en scène par Amir Layouni, ayant dans les principaux rôles, Rafik Ouarda, Karim Achour, Emir Belassouad, Sabrine Abbès et Hamed Masmoudi. La pièce se veut un condensé de drames personnels de personnages, fugitifs réunis par pur hasard dans un garage, où ils se confient leurs douleurs, leurs déchirures, leurs passions et leurs désillusions. Ce coup d’envoi annoncera une succession de pièces qui meubleront un programme placé sous le signe de la jeunesse, la direction du centre ayant fait la part belle aux nouvelles créations des jeunes troupes, soit des oeuvres de qualité déjà sélectionnées au niveau du ministère des Affaires culturelles. Jeunesse mais également diversité constituent les critères de choix des représentations : « A l’exception de la pièce Une journée d’automne, déjà représentée dans certains pays arabes et surtout primée en Egypte, la liste ne comprend que des oeuvres inédites mais toutes différentes les unes des autres. La diversité a en effet présidé à nos choix. Il y a du vaudeville, du théâtre expérimental et du classique, à l’instar de la propre création du centre, à savoir Coma ou Bine El Binine. Mise en scène par Hatem Hachicha, la représentation réunit dans les principaux rôles une pléiade d’acteurs, parmi lesquels figurent Aïssa Harrath, Mohamed Yangui, Sofiène Dahech, Mokdad Mâazoun, Aïda Hammi et Moncef Loukil» , précise Nissaf Ben Hafsia. Ainsi, la semaine du 20 au 27 portera le théâtre au-devant de la scène culturelle à Sfax, même si elle coïncidera avec le Mois du patrimoine. Le menu proposera les représentations suivantes sur la scène du Centre d’arts dramatiques et scéniques de Sfax : Le garage, une production de la société Joker jeudi 20 avril, Une journée d’automne, produite par la société Khadija, vendredi 21 avril, Le journaliste, de la société Lamma à Gabès, samedi 22 avril, Paroles des montagnes, une oeuvre du Centre d’arts dramatiques de Gafsa. Le reste des représentations programmées sera accueilli par le Centre culturel Mohamed Jamoussi. Il s’agit de Voyage dans l’imaginaire, une production de la Société Bourahma, samedi 22 avril, de Cauchemar, produite par la Troupe de la Ville de Tunis, mardi 25 avril, de Coma, une oeuvre du Centre d’arts dramatiques et scéniques de Sfax, mercredi 26 avril et, enfin, de Mebni lil majhoul (Forme passive ?) du Théâtre de la Terre.