«La logistique, clé du succès du management et de l’efficacité des économies»
Selon M. Noureddine Ferchichi, représentant du groupe Socotu (Société commerciale tunisienne de transport international de marchandises), la logistique est devenue la clef de succès du management des entreprises et de l’efficacité des économies. Néanmoins, «il est nécessaire de relever qu’en Tunisie, plusieurs contraintes et défaillances pèsent sur ce secteur et que la fragilité de l’industrie de transport est de nature à entraver la rigueur logistique requise pour établir une confiance entre l’offre et la demande de services logistiques» . Pour garantir la performance des services logistiques, M. Ferchichi suggère l’amélioration du parc transport en imposant des normes de sécurité, de respect de l’environnement et de qualification des acteurs et en facilitant l’accès pour l’entreprise structurée aux crédits de renouvellement du parc. Il propose, également, d’accorder des avantages spécifiques durant les cinq premières années de l’investissement, prévoir des garanties d’assurances suffisantes, établir des contrats de référence en matière de transport de marchandises, revoir la réglementation sur le transport afin de mieux l’appliquer et améliorer l’infrastructure routière et ferroviaire menant aux régions intérieures. M. Ferchichi suggère, par ailleurs, l’adaptation des équipements de manutention dans les ports, «ce qui permettra de réduire la congestion et la célérité de traitement des unités de charge» .
Prestations portuaires
En ce qui concerne les prestations portuaires, il est nécessaire «d’améliorer la qualité des services rendus dans les ports en créant des zones d’intérêt de change pour les conteneurs et les remorques, et une zone spécifique dans l’hinterland du port pour le dédouanement des voitures neuves importées» . Dans le même contexte, M. Ferchichi insiste sur la nécessité de renforcer la sécurité au sein des ports, d’améliorer la procédure de traitement des avaries, de donner plus d’autonomie aux ports régionaux, de créer plus de concurrence dans la manutention portuaire et d’oeuvrer à réduire les délais de dédouanement en vue de les rapprocher des normes internationales. D’un autre côté, «il est impératif d’apporter un appui à l’activité du transitaire, qui demeure un acteur principal dans la chaîne logistique et un organisateur du transport et des différents services. A cet effet, il faudrait favoriser le groupement des sociétés pour créer des économies d’échelle et des opérateurs de taille afin de faire face à la concurrence étrangère d’autant plus que la protection actuelle du secteur risque de disparaître au regard du nouveau code des investissements» . Les études empiriques ont démontré l’existence d’un lien fort entre les bonnes pratiques de gestion de la chaîne logistique et l’amélioration de la productivité des entreprises, d’où «le rôle primordial du gouvernement d’instituer un cadre réglementaire, institutionnel et administratif approprié et une feuille de route pour le coût moyen et le long terme tout en garantissant les règles de concurrence équitables et des infrastruc- tures de base viables, sécurisées et sûres» . En effet, des pistes d’actions sont à mener, visant à «intensifier les flux de marchandises et repenser les réseaux de distribution, développer le réseau national intégré multi-flux (plateformes conteneurs, plateformes de services logistiques, plateformes agroalimentaires...), repenser la logistique urbaine et le développement des structures permettant un meilleur approvisionnement des villes» . Il s’agit, également, de donner un statut juridique à l’opérateur logistique et de combler le déficit des chaînes de valeur sur lesquelles il intervient et les conditions d’exercice du métier. Parmi les actions, celles devant assurer une connectivité adaptée (route, autoroute, rail, prix, zone de production et de consommation...), «créer un organisme national dédié à la logistique et ayant pour mission l’identification des besoins en prestation logistique pour les acteurs économiques» .