L’urgence des grands projets régionaux
Les agitations sociales régionales ne manquent pas de chahuter sérieusement les certitudes nationales et de déstabiliser un tant soit peu le pays. Elles viennent surtout rappeler à tous que les objectifs et les attentes de la révolution restent, s’agissant des régions de l’intérieur, totalement insatisfaits.
Le développement inégal ayant partagé le pays en zones côtières prospères et en arrière-pays délaissé est un spectacle désolant mais une réalité objective tangible. Et cette réalité, qu’il est vital de changer, ne pourra l’être que si l’économie redémarre et que les finances publiques renouent avec l’abondance.
Certes, les régions ont parfaitement droit au développement et même à une active discrimination positive en la matière, mais cela ne viendra pas par les grèves, rassemblements et sit-in, mais bel et bien par la réflexion, le débat constructif et l’initiative régionale à la base. Mais le rôle et la place des grands projets sont ici évidents, ceux-là qui tardent et souvent traînent pour des bricoles foncières, procédurales ou administratives.
Et la loi des urgences économiques en projet, à laquelle s’attache le gouvernement, a été imaginée à cette fin : accélérer les rythmes d’exécution, forcer les formalités, activer les convergences... Pour accélérer la relance, étoffer les infrastructures, baliser le climat des affaires.
D’où l’impératif de voir les énergies régionales entrer dans les détails des exigences économiques et sociales de leur zone et s’impliquer dans la quête des équipements et projets les plus urgents, et dans l’accompagnement de ces réalisations par des initiatives associatives, coopératives ou d’économie sociale bien palpables, comme pierres concrètes à l’édifice du développement local et régional.
Un développement qui sera bientôt dévolu aux pouvoirs locaux et régionaux que ne manqueront pas de générer les élections municipales.