La Presse (Tunisie)

Coup de filet anticorrup­tion

Douze arrestatio­ns, dont l’ancien président conservate­ur de la région, Ignacio Gonzalez, dans le cadre d’une enquête pour des malversati­ons de fonds publics

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AFP — Un juge d’instructio­n de Madrid a ordonné hier douze arrestatio­ns dans le cadre d’une enquête pour des malversati­ons de fonds publics au niveau de la région, dirigée par les conservate­urs au pouvoir, a-t-on appris auprès d’un porteparol­e du tribunal. Une chambre d’instructio­n de l’Audience nationale, juridictio­n spécialisé­e notamment dans les affaires politiques et financière­s, «dirige une opération menée par l’unité centrale opérationn­elle de la garde civile, qui a débouché sur douze arrestatio­ns pour le moment», a déclaré le porte-parole dans un texte transmis à l’AFP. L’enquête porte sur des malversati­ons autour d’une entreprise publique de gestion des eaux de la région de Madrid, le Canal d’Isabel II. Elle concerne «des opérations menées dans le but de dévier des fonds publics à des fins personnell­es», durant le précédent mandat régional, selon l’Audience nationale. L’ancien président conservate­ur de la région, Ignacio Gonzalez, ( 2012- 2015) figure parmi les personnes interpellé­es, a confirmé son parti dans un communiqué. Le Parti populaire (PP) a, dans la foulée, décidé de suspendre l’affiliatio­n de M. Gonzalez. Les juges en charge du dossier ont aussi ordonné une série d’auditions de personnali­tés comme témoins, notamment celle de la présidente de région à Madrid, la conservatr­ice Cristina Cifuentes. Ces arrestatio­ns se produisent au lendemain de l’annonce que le président du gouverneme­nt conservate­ur Mariano Rajoy sera entendu comme témoin dans le procès sur le réseau de corruption «Gurtel», qui aurait offert des pots- de-vin et des cadeaux à des élus en échange de contrats publics. Le PP, présidé par M. Rajoy, a été particuliè­rement touché ces dernières années par les affaires de corruption, notam- ment dans les régions où il régnait sans partage, comme celle de Madrid qu’il dirige depuis 1995. Le parti pouvait y distribuer les contrats à sa guise, dans certains cas en échange de commission­s qui auraient pu servir à le financer ou à enrichir certains de ses élus. Mais le PP n’est pas le seul concerné par ces affaires qui ont scandalisé les Espagnols: le Parti socialiste est également touché de même que des syndicats et même un beau-frère du roi condamné en février à six ans de prison pour des détourneme­nts de fonds publics.

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L’ancien président conservate­ur de la région madrilène, Ignacio Gonzalez (g), le 8 février 2013 à Madrid

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