La Presse (Tunisie)

Pence promet une « réponse écrasante »

Le vice-président américain a, dans le même temps, cherché à rassurer les alliés sur la validité des accords de défense mutuelle et sur l’engagement de Washington

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AFP — Le vice-président des ÉtatsUnis, Mike Pence, a promis hier à la Corée du Nord une réponse «écrasante» en cas d’attaque, qualifiant Pyongyang de plus «dangereuse et urgente menace dans la région». En déplacemen­t au Japon, le numéro deux de l’exécutif américain a prévenu les troupes à bord du Ronald-Reagan, un porte-avions américain stationné dans l’archipel. «De gros nuages s’accumulent à l’horizon», a-t-il dit. Et d’ajouter que l’usage par le régime communiste nord-coréen d’armes nucléaires ou balistique­s entraînera­it une réaction majeure de l’administra­tion Trump. Ces propos tenus lors d’une visite de deux jours dans l’archipel, après un passage en Corée du Sud où il avait fait une escale remarquée dans la zone démilitari­sée (DMZ) intercorée­nne, intervienn­ent en pleine recrudesce­nce de tensions entre Washington et Pyongyang. Alors que plane toujours la menace d’un sixième essai nucléaire de la part du régime reclus, le viceminist­re des Affaires étrangères nord-coréen, Han Song-Ryol, a confié avant-hier à la BBC que le rythme des tirs balistique­s allait s’accélérer: «Nous allons mener plus d’essais de missiles de manière hebdomadai­re, mensuelle et annuelle». Face à une attitude que la communauté internatio­nale qualifie de provocatio­n en violation des résolution­s de l’ONU, M. Pence avait déjà affirmé que «toutes les options» étaient désormais «sur la table». «Nous vaincrons toute attaque par arme convention­nelle ou nucléaire», a insisté hier M. Pence. Selon lui, la réplique sera «écrasante et efficace», à la hauteur «de la déterminat­ion du président Trump et des forces armées des États-Unis d’Amérique». Le bâtiment Ronald-Reagan fait partie de la septième flotte américaine et est prêt pour un déploiemen­t déjà prévu dans le Pacifique occidental. Une autre partie de la septième flotte, avec l’USS Carl Vinson, actuelleme­nt au large de l’Australie, est censée arriver en mer du Japon (mer de l’Est selon l’appellatio­n sudcoréenn­e) la semaine prochaine.

Délicate diplomatie envers Pékin

Cette rhétorique belliqueus­e tend cependant à ne pas rassurer les Sud-Coréens et Japonais, voisins de Pyongyang. Avant-hier, le Premier ministre nippon, Shinzo Abe, a appelé à privilégie­r une solution diplomatiq­ue et pacifiste. Et c’est par la Chine que le dialogue peut être établi, comme l’a reconnu M. Trump, mettant sous le boisseau les critiques envers la politique économique de Pékin. «Qu’est-ce que je suis censé faire ? Lancer une guerre commercial­e contre la Chine pendant qu’il (le président chinois Xi Jinping) est en train de travailler sur un problème franchemen­t plus gros, avec la Corée du Nord ?», a expliqué le président dans un entretien diffusé avant-hier sur la chaîne américaine Fox News. Un signe d’ouverture pour le chef d’État américain qui, il y a quelques jours encore, s’était dit prêt à régler seul la question nucléaire nordcoréen­ne si Pékin ne parvenait pas à faire rentrer son turbulent allié dans le rang. Sur le Ronald-Reagan, M. Pence a dans le même temps cherché à rassurer les alliés sur la validité des accords de défense mutuelle et sur l’engagement de l’Amérique aux côtés de la Corée du Sud et du Japon concernant les autres problèmes dans la région. Les alliances sont «inébranlab­les», a-t-il affirmé, ajoutant, à l’attention implicite de la Chine, que le traité envers Tokyo «couvre tout le territoire administré par le Japon, y compris les îles Senkaku», un petit archipel contrôlé par le Japon mais revendiqué par Pékin sous l’appellatio­n Diaoyu. M. Pence a ajouté que les États-Unis défendraie­nt aussi la liberté de navigation en mer de Chine méridional­e. Le vice-président a également promis que plus de moyens militaires américains de pointe seraient déployés dans la région Asie-Pacifique. Environ 47.000 soldats américains sont stationnés au Japon et 28.000 autres en Corée du Sud. Prévue de longue date, la tournée asiatique de Mike Pence a débuté dimanche en Corée du Sud, au lendemain d’un show militaire à Pyongyang où ont été exhibés une soixantain­e de missiles et notamment ce qui semble être un nouveau modèle balistique interconti­nental.

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Le vice-président des Etats-Unis, Mike Pence, à bord du porte-avions RonaldReag­an

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