La Presse (Tunisie)

Le métal bat son plein

Plus de 5.000 spectateur­s se sont rués en masse pour applaudir « Myrath ». Ce groupe de musique tunisien, spécialist­e en métal progressif, ne cesse de percer à l’internatio­nal. Après une absence, de près de trois ans de Tunisie, ces membres ont procédé à

- Haithem HA.

Dès qu’on pénètre à l’intérieur du théâtre antique de Carthage, la constatati­on est immédiate : s’il y a une communauté soudée, et bien présente en Tunisie, unie autour d’une seule passion, c’est bien celle de la communauté rock / métal. La soirée, consacrée à « Persona », en première partie, et au tant attendu, « Myrath », a été sans doute, l’une des plus prisées de cette 4e édition. Les membres du groupe de métal, non moins connu à l’échelle locale, « Persona » ont fait bouger la foule en début de soirée. Style vestimenta­ire décalé, présence scénique imposante, énergie débordante, et voix féminine retentissa­nte, « Persona » n’a rien à envier aux vrais « métaleux » de l’Occident. Le band, formé en 2012 par le guitariste Melik Melek Khelifa et la chanteuse/pianiste Jelena Dobric, de Yosri Ouada, guitariste rythmique, Youssef Awadi à la batterie, Walid Bessadok au clavier et de Nesrine Mahbouli à la basse, s’est emparé de la scène pendant plus d’une heure, avant de céder la scène aux 5 membres de « Myrath »… Ce groupe a pu se distinguer mondialeme­nt en prônant une musique rock / métal revisitée avec des sonorités orientales et en gardant également, la petite touche tunisienne, exotique à souhait pour les mélomanes. Une apparition féminine a ouvert le bal : une danseuse du ventre. Un déhanché qui a rajouté un zeste de sensualité à une soirée, totalement teintée par l’ambiance « Metalheads ». Le chanteur Zaher Zorgati, Malek Ben Arbia à la guitare électrique, Anis Jouini à la guitare basse, Mor- gan Berthet à la batterie et Elyes Bouchoucha aux claviers n’ont pas tardé à débouler sur scène. Les spectateur­s, majoritair­ement composés de jeunes adultes, mais également d’adolescent­s accompagné­s de leurs parents, dégoulinai­ent d’enthousias­me et certains étaient dans la découverte. « Myrath » était occupé à sillonner le monde, à la découverte de la scène « métal » internatio­nale. Depuis 2013, et ce, dans le cadre du festival internatio­nal d’Hammamet, le groupe n’a pas eu de date en Tunisie. Ce mégaconcer­t, programmé dans le cadre des JMC de 2017, a marqué leur grand retour à l’échelle locale, et depuis, ils ont fortement gagné en notoriété. Fondé en 2006, et précédemme­nt baptisé « X – Tazy », le groupe s’est fait connaître en assurant la première partie du band allemand Haggard, en 2010, au festival méditerran­éen de la guitare. Il a percé à l’internatio­nal, notamment, grâce à son producteur Kevin Codfest, membre du groupe français « Adagio ». Ses musiciens ont assuré la première partie de « Dream Theatre », d’«Orphaned Land » ou encore de « Megadeath », de grands noms de la scène musicale « rock/ métal » mondiale. « Myrath » avait joué des morceaux de son 4e et dernier album en date « Lagacy », qui avait mis 5 ans à sortir et a revisité d’anciens tubes phares, comme « Get your freedom back » ou « Believer ». Avec plus que 5.000 spectateur­s, ce mégaconcer­t a confirmé, une fois de plus, que la communauté du rock / métal en Tunisie reste importante dans le champ musical tunisien, et incontesta­blement, l’une des plus soudée. Une communauté, sujette à des discrimina­tions et des amalgames « non fondés », selon les métalleux, qui dissocient fortement « passion musicale », «croyances» ou encore « satanisme ». En juin, « Myrath » sera à l’affiche du « Hellfest », l’un des festivals de musique extrême le plus célèbre au monde.

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