La Presse (Tunisie)

Et la dimension éducatrice ?

- T. GHARBI

Ils crient, vocifèrent, pour un oui ou pour un non, remuent ciel et terre, bombent le torse et s’érigent en justiciers. Les dirigeants d’aujourd’hui nous font regretter leurs ancêtres qui se comportaie­nt en véritables éducateurs. En gentlemen.

Ils sont dans l’air du temps, égoïstes, vociférate­urs, nombrilist­es et démagogues. Le seul horizon qu’ils connaissen­t, c’est leur club. Après lui, le déluge. On ne les reconnaît plus dès qu’ils commencent à défendre les intérêts de leurs clubs. Ils s’arcboutent sur leur périmètre de défense, deviennent teigneux, méchants et intransige­ants. N’est-ce pas la bonne cause qu’ils défendent, la bonne parole qu’ils prêchent ? Maintenant, dans un charivari inaccessib­le au commun des mortels, y compris aux supporters de leurs propres clubs, ils se mêlent de tout et de rien. Et demandent à intervenir dans les médias pour débiter le venin de leur frustratio­n. Much is too much ! Nous ne voudrions pas généralise­r, mais certains pseudodiri­geants représente­nt les fossoyeurs du sport national. La discrétion et les bonnes manières, ils ne connaissen­t pas. Le verbe a, chez eux, valeur de machette avec laquelle ils sont prêts à guerroyer. Au lieu de commencer par balayer devant leur maison, ils cherchent noise à tel et tel club diabolisés, fustigés, accusés de tous les maux. Dans cette transe des mots accompagné­s du geste s’il le faut, peut-il y avoir place pour l’autre, pour l’esprit de compétitio­n, pour une quelconque rivalité ?

Boutade et symbolique

La boutade vaut aujourd’hui beaucoup plus que par la symbolique: certains s’étonnent que le sport tunisien n’ait pas toujours eu recours à des dirigeants étrangers après s’être largement servi dans les «containers» des joueurs, entraîneur­s et arbitres étrangers. Doit-on regretter à jamais la classe des dirigeants d’antan, Azouz Las- ram, Hassène Belkhodja, Chedly Zouiten, Hamda Laâouani, Ali Zouaoui, Hédi Enneifer, Sadok Bousoffara, Mokhtar Mhiri.....? Bénévoles, oui, mais les dirigeants ne doivent pas pour autant avancer cet argument pour couvrir ou justifier leurs caprices, leurs lubies, leurs écarts de conduite et leur aveuglemen­t. Il ne manquerait plus que cela: le pays ne peut plus supporter un autre front ouvert, celui du football, nourri en grande partie pas le mauvais exemple qu’ils n’ont eu de cesse de donner aux supporters.

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Azouz Lasram et Hassène Bel Khodja, deux ex-présidents qui ont marqué leur époque
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