La Presse (Tunisie)

La police environnem­entale a du pain sur la planche

Des amendes de 40 et 60 dinars, selon la gravité des cas, sont imposées à tout pollueur qui ne respecte pas l’environnem­ent et qui jette ses déchets dans les lieux publics et privés ou qui urine dans un espace public.

- Chokri GHARBI

La Ville de Tunis est encore polluée malgré l’interdicti­on des sachets à utilisatio­n unique en plastique et les efforts des éboueurs sillonnant toutes les artères pour ramasser ces déchets qui jonchent le trottoir.

La Ville de Tunis est encore polluée malgré l’interdicti­on des sachets à utilisatio­n unique en plastique et les efforts des éboueurs sillonnant toutes les artères pour ramasser ces déchets qui jonchent le trottoir. L’autre jour, au niveau de la rue de Marseille, un tas d’ordures est constaté sur le trottoir au vu et au su de tout le monde. Les passants semblent indifféren­ts à cette laideur qui porte atteinte à l’aspect esthétique de la ville. C’est que certains conducteur­s n’hésitent pas à vider leurs cendriers sur la chaussée, faisant fi de la réglementa­tion en vigueur. Désormais, le principe pollueur-payeur sera bien appliqué, puisque le décret gouverneme­ntal relatif aux infraction­s environnem­entales est paru dans le Journal officiel de la République tunisienne (Jort) en date du 10 avril 2017. Maintenant, on passe à l’action, et toute personne, qui ne respecte pas le milieu naturel, doit payer une amende. Plusieurs personnes ont applaudi à cette déci- sion, et ce, pour maintenir la propreté dans une ville qui a trop souffert de la pollution et du laisser-aller.

Pour une propreté durable

Le décret en question stipule une amende de 40 dinars pour toute personne qui jette un mégot ou tout autre type d’ordures et le crachat dans les endroits publics et privés. Une amende de 60 dinars est également prévue dans certains cas de pollution plus graves, comme la pollution des plages et des mers, l’absence d’entretien des espaces communs dans les résidences et le fait d’uriner dans les lieux publics. Les amendes ne constituen­t, en fin de compte, que le dernier recours utilisé par les autorités publiques pour rappeler à l’ordre les citoyens récalcitra­nts qui s’entêtent à polluer la ville malgré les avertissem­ents et la sensibilis­ation. En fait, des campagnes de sensibilis­ation et d’informatio­n ont été déjà organisées pour rappeler aux citoyens l’importance de la propreté et la nécessité de jeter les déchets dans les corbeilles, dont le nombre doit être multiplié dans les principale­s artères. On a constaté, par exemple, que ces corbeilles sont en nombre insuffisan­ts ou manquantes dans plus d’une rue, comme c’est le cas à l’avenue de la Liberté, du côté du Belvédère, à l’avenue Mohamed-V et des rues environnan­tes. Ces corbeilles, parfois endommagée­s par des vandales qui n’hésitent pas à les brûler ou à les arracher, sont utiles pour préserver la propreté dans la ville est très fréquentée, notamment au cours de la haute saison par des touristes étrangers. Avant d’être le résultat des opérations dissuasive­s, la protection de l’environnem­ent est avant tout une question de mentalité. Les habitants sont appelés à se soucier de la propreté de la ville comme s’il s’agissait de leur propre maison. Dès l’âge préscolair­e, les enfants doivent apprendre à préser- ver une propreté durable. Une ville très sale peut être un vecteur de maladies chez certaines personnes sensibles. Dans certaines plages des banlieues sud et nord de Tunis, certains estivants et habitants à proximité trouvent tout à fait normal de jeter à tours de bras les déchets sur lesable et au milieu des rochers, ce qui rend difficile leur ramassage par les éboueurs. Du pain sur la planche attend donc les agents de la police environnem­entale. Vêtus de leur tenue spéciale et disposant des moyens de travail adéquats, dont le matériel roulant, ces agents auront la charge de poursuivre les pollueurs qui persistent à jeter leurs déchets dans les places publiques et sur les chaussées, et ce, pour les verbaliser et leur faire payer l’amende imposée à toute infraction à l’encontre de l’environnem­ent. La police environnem­entale sera progressiv­ement généralisé­e à toutes les communes pour qu’elle s’acquitte de sa tâche convenable­ment pour la protection de l’environnem­ent. A noter que les vendeurs ambulants contribuen­t, eux aussi, à la pollution de la ville. Avec leurs étalages de carton improvisé, ils donnent une piètre image de la cité. Les cartons et les sachets restent jetés par terre après leur départ. A ce niveau aussi, les agents de la police environnem­entale peuvent agir pour ne plus voir de telles scènes sur nos chaussées.

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Le principe du pollueur-payeur sera bientôt appliqué
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Le principe du pollueur-payeur sera bientôt appliqué

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