Les contestataires réprimés
Ali Ergin Demirhan a été arrêté à l’aube à Istanbul. Son site avait affirmé : «Le oui ne sera pas légitimé, Sendika.Org ne se taira pas»
AFP — Un site d’information turc a rapporté qu’un de ses éditeurs avait été arrêté hier pour avoir remis en cause la «légitimité» de la victoire du oui au référendum sur les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan. Ali Ergin Demirhan, éditeur du Sendika.Org affilié aux syndicats, a été arrêté à l’aube lors d’une opération policière au siège du site d’information à Istanbul. M. Demirhan est accusé d’«organisation de protestations sur les réseaux sociaux visant à montrer le résultat du référendum comme illégitime» ainsi que d’«incitation à la haine» et «insulte à un représentant de l’Etat», écrit Sendika. Les policiers ont saisi le disque dur de l’ordinateur de M. Demirhan et son téléphone portable, selon la même source. «Le oui ne sera pas légitimé, Sendika.Org ne se taira pas», a affirmé le site dans un message posté en ligne après l’arrestation de son employé. Mercredi, la police turque avait arrêté 16 militants de gauche à Istanbul à la suite de manifestations contestant la victoire du oui au référendum organisé dimanche, selon un parti politique et un avocat. Au total, 38 mandats d’arrêt ont été émis. Des manifestations quotidiennes qui ont mobilisé des milliers de personnes ont eu lieu dans des quartiers d’Istanbul connus pour leur opposition au président Erdogan depuis l’annonce de sa victoire étriquée. Des observateurs internationaux ont remis en cause l’équité du scrutin et les deux principaux partis d’opposition ont réclamé son annulation. Par ailleurs, six personnes ont été arrêtées dans la ville d’Izmir (ouest), accusées d’avoir publiquement insulté M. Erdogan le soir du référendum.