L’héritage spirituel de la communauté noire
Un véritable festival lui sera consacré demain, projet festif d’une kharja place El Djelliz, place du Général et Dar Hussein.
Demain, samedi, la Médina vibrera de rythmes de l’Afrique. Venu de l’Afrique profonde, sur la route des marchands d’esclaves, le stambéli a franchi les barrières de sables, les dunes et les ergs pour s’épanouir et s’ancrer en Tunisie. Longtemps marginalisée, cantonnée dans les «dars» qui lui étaient dévolues, cette expression musicale qui fait partie de notre patrimoine est, enfin, reconnue à part entière, et s’affiche joyeusement. Dans tout le Maghreb, cette tradition musicale s’est répandue sur les routes tracées entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne. Les Gnawas du Maroc, le Diwan d’Algérie, et le Stambéli de Tunisie témoignent de cette histoire commune, de cette pratique ancestrale et de la richesse de ce patrimoine. A travers la Tunisie, quelques «maisons» dédiées au stambéli continuent de faire perdurer cette tradition, se réunissant parfois pour des célébrations communes, et faire connaître ces danses, ces chants, ces rythmes puisant leurs racines dans la mémoire du continent africain. L’histoire du stambéli raconte l’héritage spirituel de la communauté noire tunisienne. Le rythme a ses maîtres, ses instruments, ses règles, ses hiérarchies, ses transmissions, son langage, ses mystères aussi. Un véritable festival lui sera consacré demain, projet festif d’une kharja place El Djelliz, place du Général et Dar Hussein. La troupe Banga de Nefta participera à cette procession, ainsi que l’emblématique Bousaâdia et les charmeurs de serpents. Augustin Le Gall, célèbre photographe installé en Tunisie depuis 2011, et travaillant à témoigner des différents défis que traverse le pays pour construire sa démocratie, s’est passionné pour cette forme d’art musical et a choisi de témoigner. Il exposera ses photos à cette occasion.