Le ridicule ne tue plus
Le chemin emprunté ne peut être que suicidaire
Ce qui se passe au cours de certaines émissions sportives, que ce soit à la radio ou sur les plateaux de télévision publique ou de chaînes privées est vraiment irrationnel, contre nature et frise parfois le ridicule. L’intérêt général du pays est ce qu’il y a de plus précieux, alors que nous sommes en train de batailler crânement et farouchement pour surmonter nos difficultés et sortir du bout du tunnel. Quand on voit cet intérêt général, qui doit être normalement sacré et constituer une ligne rouge, une ligne Maginot en quelque sorte, bafoué avec une insolente légèreté dans des débats houleux, sulfureux au lieu d’être élégants, courtois et constructifs, on ne peut que tirer la sonnette d’alarme et dire stop à ces dérives de toutes sortes, de tous bords, qui menacent l’unité nationale, la paix dans un pays qui a toujours été et qui restera une terre de liberté, de tolérance et de paix. Le spectacle offert ces dernières semaines est tellement ombrageux, orageux, nauséabond qu’il est sur le point d’être rejeté partout et par tous. A force de tomber aussi bas, les échanges houleux, qui servent la soupe de ces débats, sont tout simplement en train de mettre en péril notre football et de le consumer à petit feu. A force de tout peindre en noir et de noircir le tableau de jour en jour, de crier et d’appeler au pessimisme, on est sur le chemin suicidaire d’embraser le paysage sportif après l’avoir longtemps parasité. Des émissions comme «Dimanche Sport», «Attassia Foot» et même «Belmakchouf» sont tombées dans ce piège périlleux et commencent à en payer le prix. L’Etoile et bientôt l’Espérance et le Club Africain, sans oublier d’autres clubs qui leur emboitent le pas, ont déjà exprimé leur désaccord et leur désaveu pour cette manie à vouloir, à chaque occasion, à chaque instant, mettre de l’huile sur le feu et alimenter un climat de tension entre clubs et, cela va de soi, entre régions. Est-ce cela le sens de la responsabilité? Il est très facile de casser la porcelaine, mais il sera difficile de la recoller. Devenu la vache à traire de tout le monde avec l’entrée sur scène d’une vague sans précédent d’experts, d’analystes, de consultants, d’avocats, notre football est en train de sombrer, d’agoniser et d’entrer dans un gouffre sans fond. Mais le sauvetage est encore possible si le retour à la raison est rapide. Quelques-uns veulent la tête du président de la FTF Wadii El Jari, à prix d’or s’il le faut. Mais ils oublient que nombreux aussi maintiennent leur confiance à «l’homme fort» du football tunisien qui restera, n’en déplaise à certains sur son piédestal et sur son siège éjectable jusqu’à décision personnelle de quitter le navire et de rendre le tablier ou décision unanime des deux tiers des associations nombreuses de lui retirer cette confiance. Notre objectif à tous est le Mondial 2018 en Russie. Ce n’est pas dans un tel climat délétère qu’on y arrivera. Il nous faut des gens beaucoup plus reluisants pour des débats plus élégants car certains, qui sont sur scène actuellement, s’ils se regardent dans une glace, ils vomiront à coup sûr à pleins poumons.