La Presse (Tunisie)

Faute de mieux !

- Kamel FERCHICHI

Le chef du courant « Al Mahabba », Hechmi Hamdi, est revenu de son « périple de l’espoir », une tournée dans les régions du pays, avec une conviction: « Que des élections législativ­es anticipées soient organisées d’ici le 17 décembre prochain, en même temps que les municipale­s».

Ces propos ont été lancés lors d’une conférence de presse tenue hier matin au siège de son parti à Tunis, au moment où le pays s’embrase, sous l’effet ravageur des mouvements sociaux observés partout, et face auxquels le gouverneme­nt joue aux pompiers du dernier quart d’heure. Mais, l’appel à des élections anticipées, jugées «antidémocr­atiques», ne semble guère surprenant. Slim Riahi, patron de l’UPL, ne cesse de le répéter, à force de prêcher dans le désert. Comme si Hamdi voulait tout juste lui emboîter le pas. D’emblée, il a commencé par faire état d’un constat déjà vu et connu : « Le pays est en danger » . Et de poursuivre le récit de son voyage qui l’a conduit, affirme- t- il, au chevet des plus démunis, dans les villes et villages révoltés. « De Tataouine au Kef, en passant par Kasserine, Kairouan, Sousse, Mahdia et bien d’autres régions, le chômage, la pauvreté, la cherté de la vie crèvent les yeux. Les gens en ont marre de la politique du fait accompli menée au nom de la démocratie» , déplore- t- il, pointant du doigt le duel gouvernant Ennahdha et Nida.

L’alternativ­e, c’est lui !

Ce qui se passe à l’intérieur de la Tunisie, ajoute-t-il, est un corollaire d’un fiasco politique manifeste qui pèse lourd sur la stabilité du pays. Au risque, ditil, de menacer sa sécurité nationale. « Qui peut nous garantir qu’il n’y a pas derrière ces tensions sociales des complots, des détracteur­s, des pêcheurs en eau trouble, prêts à faire tomber l’Etat » , prévient- il. Et pour cause, il plaide en faveur de la destitutio­n de l’ARP, en proposant des législativ­es anticipées. « Aussi faut- il, à juste titre, aller convaincre les deux frères- ennemis Caïd Essebsi et Ghannouchi de céder la place et faire prévaloir l’intérêt général du pays, car le pays ne supporte plus encore deux ans d’endettemen­t, de chômage et de corruption, avant la fin du mandat». Hachemi Hamdi s’est, en outre, autoprocla­mé le successeur attendu, exhortant les Tunisiens à voter pour lui. S’agit-il d’une campagne électorali­ste à peine voilée, étant donné que son parti compte se présenter aux prochaines municipale­s 2017, dans toutes les circonscri­ptions communales. Il vante comme alternativ­es: équité sociale, justice fiscale et une large couverture sanitaire au profit des catégories démunies. « Si j’étais à la place de Youssef Chahed, j’aurais pu faire des économies de 1.200 millions de dinars consacrés à des indemnités de chômage et de recherche d’emploi pour, au moins, 500 mille bénéficiai­res dans plusieurs régions», a-t-il souhaité. Par ailleurs, le chef de « Tayar Al Mahaba » n’a pas manqué de dénoncer vivement la campagne de dénigremen­t et de diffamatio­n menée contre lui et son parti. Il a accusé la chaîne privée « Al Hiwar Ettounsi » d’avoir porté atteinte à son image, sur fond d’injures et d’invectives gratuites.

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