L’impératif de s’adapter aux nouvelles mutations
Les postes africaines sont appelées à s’adapter aux nouvelles mutations technologiques pour qu’elles puissent répondre aux attentes des clients, notamment en matière d’accès au financement. D’où la nécessité de faire preuve d’innovation, en profitant au mieux des expertises des pays avancés dans le domaine des technologies de l’information et de la communication, comme la France qui compte plusieurs entreprises opérant dans les services destinés à la poste. C’est dans ce cadre, d’ailleurs, que Business France, agence nationale au service de l’internalisation de l’économie française, organise en partenariat avec la Poste tunisienne et l’Union panafricaine des postes, une rencontre avec les institutions postales africaines de la Tunisie, l’Algérie, la Libye, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Sénégal, le Cameroun, Madagascar et Djibouti, et ce, du 24 au 26 avril dans un hôtel de la place. Les représentants d’entreprises tunisiennes et françaises travaillant dans le domaine des technologies postales ont pris part à cette importante rencontre dont l’objectif est d’échanger l’expertise et le savoir-faire relatif à la transformation digitale dans le secteur postal, afin d’assurer une évolution progressive et de profiter des opportunités numériques. Dans son intervention, M. Fran- çois Raffray, directeur de Business France-Tunisie-Libye, a donné un aperçu sur son institution qui est l’Agence nationale au service de l’internationalisation de l’économie française. Elle est chargée du développement international des entreprises et de leurs exportations, ainsi que de la prospection et de l’accueil des investissements internationaux en France. Cette institution assure également la promotion de l’attractivité et de l’image économique de la France, de ses entreprises et de ses territoires et gère le volontariat international en entreprise. C’est le 1er janvier 2015 que Business France —qui dispose de 1.500 collaborateurs en France et 73 pays avec des partenaires publics et privés— a vu le jour suite à la fusion d’UbiFrance et de l’Agence française pour les investissements internationaux.
Nouveaux modes de consommation
De son côté, M. Djibrine Younouss, secrétaire général de l’Union panafricaine des postes, a indiqué que «les jalons sont jetés pour lancer un partenariat gagnant-gagnant et développer l’économie numérique en Afrique» . Le secteur postal est en mutation et nécessite une modernisation pour répondre aux nouvelles attentes des citoyens, en tenant compte des nouveaux modes de consommation. Se réfé- rant à des statistiques de 2014, l’orateur a rappelé qu’en Afrique le taux de pénétration de l’Internet est faible. Un effort reste à faire également au niveau de l’automatisation des opérations postales dans certains pays africains. De nouveaux produits en rapport avec le transfert d’argent par voie électronique, par exemple, doivent être proposés aux clients. En outre, nombreux Africains n’ont pas encore accès aux services financiers. La poste peut jouer un rôle important pour changer la donne. D’où la nécessité de trouver des solutions innovantes à la portée de la population. La stratégie de partenariat qui sera mise en place profitera de l’expertise française dans ce domaine. M. Neypatraiky Rakotomamonjy, ministre malgache des Postes, des Télécommunications et du Développement numérique, a mis en exergue l’importance du protocole d’accord avec la Poste tunisienne, insistant sur la nécessité de faire preuve d’intelligence et de courage pour mettre en place une stratégie réfléchie dans le domaine de la poste. Madagascar a travaillé avec des pays européens et, notamment la France, pour moderniser son secteur postal. Il s’est félicité de cette rencontre de Tunis qui va mettre en relation plusieurs opérateurs opérant dans le secteur en vue de concrétiser des projets pertinents, en tirant profit des tech- nologies les plus avancées. Le but étant de réaliser une économie inclusive et de favoriser le financement postal. Dans ce même sens, M. Anouar Maarouf, ministre tunisien des Technologies de la communication et de l’Economie numérique, a évoqué le partenariat triangulaire entre la Tunisie, la France et l’Afrique dans le domaine postal dans un contexte caractérisé par un bouleversement économique et réglementaire. Le but est d’assurer la transformation digitale de la poste pour répondre parfaitement aux attentes des clients. Des axes méritent une profonde réflexion, selon le ministre, comme le renforcement des métiers de la poste à travers le développement de la logistique, tout en rendant les services plus rapides et efficaces. Il s’agit aussi de diversifier les services de la poste et notamment le e-commerce, en favorisant l’inclusion financière. Les actions collectives, entre les pays africains, peuvent constituer une force en vue de fournir les meilleures prestations dans le domaine postal et toucher tous les citoyens, y compris ceux qui résident à l’intérieur du pays. Une coopération étroite entre les pays du continent dans le cadre du lancement des projets innovants ne peut que profiter à tout le monde.