La Presse (Tunisie)

L’Etoile en marche

Pour les «Diables Rouges», ce déplacemen­t à Ben Guerdane aura été le guide idéal pour comprendre ce qu’il fallait faire et surtout ne pas faire contre le CSS ce dimanche à l’Olimpico de Sousse.

- Khaled KHOUINI

Le dauphin étoilé a montré un visage séduisant par moments. L’USBG, à son tour, a été bousculée d’entrée avant de retrouver de l’ambition et de l’inspiratio­n. En clair, aucun des deux protagonis­tes n’a perdu le contrôle même si n’eut été la forme des Charfi et Balbouli, le match aurait pu basculer d’un côté comme de l’autre bien avant le money-time. Avec l’Etoile, depuis quelque temps, c’est (quasiment) toujours la même rengaine. Un début de match prometteur, une période de flottement et des doutes. Puis, une prise de conscience et un siège continu des bases adverses. Contrairem­ent au match repère face au CA à Sousse, rencontre la plus aboutie du champion en titre jusque-là, les hommes de Velud ont de nouveau replongé dans leurs incertitud­es face à Ben Guerdane, du moins lors des trois quarts du match. Certes, l’Etoile a du coeur et du caractère. Mais elle doit aussi soigner son équilibre bancal. Car en l’absence de Jmal et Lahmar, elle a dû puiser dans ses ressources pour forcer la décision. Hubert Velud n’a toujours pas trouvé les solutions pour résoudre tous les maux des siens, même si son groupe est plus que jamais en course, dans le rétroviseu­r du leader comme on dit. Pour l’Etoile, équipe à battre par excellence en raison de son statut de tenant, aucun match n’est une formalité. L’équipe sahélienne doit forcément dégager plus de sérénité, conjuguer pressing intense, bloc haut et possession sans partage. Elle s’y est attelée au départ, pendant vingt minutes, puis plus rien jusqu’à la 85’ de jeu. Pour revenir à ce départ canon suivi de séquences poussives, on note que quand l’ESS relâche son emprise, elle laisse forcément les locaux revenir dans la partie, alors que ces derniers avaient la tête dans le seau. Ces derniers n’en demandaien­t pas tant. Avec un Zoubeir Darragi omniprésen­t au milieu et un Kouassy toujours aussi précieux dans ses transmissi­ons, l’Etoile a perdu la bataille du milieu en première mi-temps. Comment expliquer ce rythme étoilé emprunté ? Un océan d’excuses ne leur accorderai­t aucune circonstan­ce atténuante. Et n’eut été un Balbouli bien en jambe et alerte, les locaux auraient pu regagner les vestiaires avec une marge d’avance. En face, tout le monde avait pu voir à quel point Khefifi, Harbaoui et le capitaine courage Boufalgha en défense étaient précieux dans l’équilibre tactique de l’USBG. Chacun sa tâche, chacun sa place. La conservati­on du ballon de Harbaoui. Le rôle de régulateur de Boufalgha, la possession de balle de Khefifi. Reste juste à imposer ses idées de jeu dans la durée (un match dure 90’ et bien au-delà). Et l’USBG atteindra la dimension souhaitée. Il faut avouer que l’équipe sudiste est encore coincée entre la volonté de mettre en place son système (utiliser la verticalit­é et se projeter rapidement vers l’avant) et le retour du 5-3-2 à la sauce Chokri Khatoui. Il faut tout de même souligner que la patte de ce dernier est identifiab­le par-ci, par-là, mais l’équipe persiste à adopter deux visages. Tant qu’elle n’aura pas appris à se surpasser dans les moments forts, elle continuera de naviguer en eaux troubles.

Une Etoile à deux visages

L’Etoile, à son tour, a su retrouver ce qui fait sa force, la possession du ballon, en seconde période pour renverser à terme l’adversaire. Trois précieux points pour un Hubert Velud qui a su remettre son équipe dans le sens de la marche. Cependant, il ne faut pas chercher à nier l’évidence. Oui, le champion de Tunisie a réalisé un match de qualité qui fait honneur à son rang. Mais uniquement en première mi-temps! La seconde étant, à bien des égards, à la limite insuffisan­te. Certes, le penalty manqué de Msakni (repoussé par Charfi) aurait pu offrir de belles perspectiv­es face à une formation locale qui aurait été contrainte de changer de tactique et de s’exposer davantage. Malheureus­ement, dans les faits, ce fut tout le contraire ! Et il aura fallu attendre la fin du match pour apprécier une Etoile retrouvée dans le fameux «coeur du jeu». Pour l’Etoile , en tout cas, ce déplacemen­t à Ben Guerdane aura été le guide idéal pour comprendre ce qu’il fallait faire et surtout ne pas faire contre le CSS ce dimanche à l’Olimpico de Sousse. Reste à voir si la leçon aura été bien retenue à Hay El Matar de Ben Guerdane.

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Wajdi Kechrida, le poumon de l’Etoile

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