Déni de dialogue
Qu’est-ce que le gouvernement doit faire pour satisfaire les populations de la région de Tataouine qui observent un mouvement de protestation depuis près de deux semaines, exigeant l’accès à leur part légitime au développement et à l’emploi ?
La question est à poser avec l’audace et le courage qu’impose la tournure des évènements qui ont accompagné la visite effectuée, hier, par Youssef Chahed et dix ministres de son gouvernement dans la région.
Il existe un temps pour comprendre la légitimité des protestations exprimées par les habitants de Tataouine, il existe aussi un temps pour soutenir ces revendications que plusieurs gouvernements ont ignorées superbement. Mais il existe également un temps pour que les Tunisiens aient le courage de demander aux protestataires est-ce qu’ils savent réellement ce qu’ils veulent. Et il est plus que jamais temps que les sitinneurs et ceux qui les appuient, bec et ongles, répondent clairement à cette question.
Hier, Youssef Chahed a annoncé 64 mesures visant la promotion du développement dans le gouvernorat de Tataouine. La lecture de ces mesuresprogramme montre que pas un seul domaine n’a été oublié et pas une seule région du gouvernorat n’a été écartée. Malheureusement, les images qui nous sont parvenues de Tataouine et la couverture instantanée de l’évènement assurée par les correspondants des radios nous ont révélé un chef de gouvernement qui est allé parler à des gens qui ont décidé de ne pas l’écouter.
Y a-t-il des raisons acceptables qui ont conduit à ce comportement le moins qu’on puisse dire étrange, voire inadmissible, quand on sait que ces mêmes personnes accusaient le gouvernement de refuser de dialoguer avec elles et de les considérer comme une quantité négligeable ?
Qui pourrait assumer la responsabilité de ce déni qualifié de dialogue et de communication et qui va en subir les conséquences ?
Il n’est pas question de désigner un quelconque responsable. Sauf que les victimes sont connues: ce sont celles qui veulent travailler, produire et exercer leur droit à une citoyenneté active.
Il existe également un temps pour que les Tunisiens aient le courage de demander aux protestataires est-ce qu’ils savent réellement ce qu’ils veulent. Et il est plus que jamais temps que les sit-inneurs et ceux qui les appuient, bec et ongles, répondent clairement à cette question