La Presse (Tunisie)

En roue libre

Les spéculateu­rs seraient les plus actifs à se préparer au mois de Ramadan. Ils le sont d’autant plus que les autorités ne semblent avoir pris aucune mesure rassurante en prévision d’une vague de hausses qui devrait être sans précédent

- A. CHRAIET

Les commerçant­s informels ou autres savent d’avance que ce mois saint sera la meilleure occasion de se remplir les poches à moindres frais. Le contrôle n’est pas capable de leur imposer une ligne de conduite particuliè­re ni, a fortiori, de les obliger à appliquer des prix raisonnabl­es. De plus, ils s’en tiendront à la libération des prix dans certains produits pour justifier leur politique et à la sacro-sainte loi de l’offre et de la demande. Déjà, ils affûtent leurs armes pour créer des pénuries dans certaines matières de première nécessité. D’ailleurs, au niveau de ces produits, le consommate­ur subit toute l’année la pression des détaillant­s. Ces derniers prennent toutes les libertés pour vendre telle ou telle marchandis­e au prix qu’ils fixent eux-mêmes (produits subvention­nés). Ils vont, même, plus loin en sélectionn­ant les clients. Il en est ainsi de l’huile végétale, du sucre en poudre. Cela sans parler du retour en force de la vente conditionn­ée. Les autorités, d’après la plupart des consommate­urs, ne sont pas présentes. Elles n’ont aucun impact sur l’évolution des prix qui va dans un sens croissant. Les chiffres de l’INS le montrent. La courbe ascensionn­elle est attestée à tous les niveaux et touche tous les produits de consommati­on. Les marchands autorisés, de leur côté, se plaignent d’une concurrenc­e déloyale en dehors des espaces de vente officiels. Les gros bonnets intercepte­nt les marchandis­es, directemen­t, auprès des producteur­s pour dicter leurs règles et imposer leurs prix au vu et au su de tout le monde. L’inactivité ou l’incapacité des autorités à réagir à ce phénomène reste inexpliqué­e. Toujours est-il que nous ne faisons que constater les dégâts et en subir les contrecoup­s. C’est ainsi qu’officielle­ment, l’indice des prix est toujours à la hausse. Au cours du mois de janvier 2017, le groupe consommati­on et boisson a augmenté de 4,7 %, les légumes de 15%, les huiles de 10,7 %, les poissons de 9,2 les fruits et les fruits secs de 4,5 %, le lait et dérivés de 1% et les eaux minérales de 6,6 %. Les prochains jours n’annoncent rien de bon, selon la majorité des observateu­rs. Tous sont d’accord pour prévoir un Ramadan très «chaud». Une véritable épreuve attend le consommate­ur tunisien. Ce dernier semble livré à lui-même. Toutes ces associatio­ns qui prétendent défendre les intérêts des consommate­urs ont devant elles une l’occasion unique pour montrer leur sincérité et leur engagement dans cette voie.

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Les détaillant­s se plaignent de la concurrenc­e déloyale des commerçant­s informels

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