Le savoir-faire ancestral valorisé

Quelque 1.500 artisans et exposants seront au rendez-vous. L’on estime que le nombre de visiteurs frôlerait les 140 mille

La 34e édition du Salon de la création artisanale démarre aujourd’hui au Parc des expositions du Kram et se poursuit jusqu’au 7 mai. Cet évènement annuel, rappelons-le, représente un vecteur promotionnel essentiel à la dynamisation du secteur de l’artisanat. Offrant une opportunité perpétuellement renouvelée aux artisans et aux artisanes provenant de toutes les régions d’exposer et de vendre leurs produits, il contribue efficacement à la mise en valeur des métiers et du savoir-faire ancestral, dont l’évolution est indéniable. Pour annoncer cet évènement, l’Office national de l’artisanat (ONA ) a organisé, hier à son siège à Tunis, un point de presse au cours duquel il a été procédé à la présentation détaillée des différentes composantes de la présente édition. Ouvrant le point de presse, Mme Asma Medhioub, PDG de l’Office, a salué le précieux apport des médias dans la vulgarisation de l’information sur le Salon et dans la réussite des évènements destinés à la promotion du secteur. « L’an dernier, et grâce à une bonne couverture médiatique du Salon de la création artisanale, nous avons enregistré une augmentation du nombre des visiteurs de 65% », a-t-elle noté. Elle a rappelé l’importance du Salon qui demeure pour bon nombre d’artisans provenant des régions de l’intérieur la plus importante opportunité de commercialisation de leurs produits. Cette année, quelque 1.500 exposants seront au rendez-vous contre seulement 1.300, en 2016. « Nous avons été dans l’obligation de refuser 80 demandes, faute d’espace», a-t- elle ajouté. L’on estime que le nombre des visiteurs frôlerait les 140 mille. Le Salon comptera une liste exhaustive d’espaces dédiés aussi bien à l’exposition qu’à l’exposition-vente. D’autres espaces ont été concoctés en vue de sensibiliser les jeunes et le public d’une manière générale quant à la valorisation de l’artisanat et à sa promotion aussi bien dans la vie quotidienne qu’à travers les réseaux sociaux.

La broderie à l’honneur

L’espace de la création abritera, en effet, quatre concours nationaux auxquels participeront quelque 285 artisans et étudiants :un concours conçu pour des étudiants relevant des Ecoles supérieures du design et des beauxarts ; un concours spécial bibelots et articles de cadeaux ; un autre axé sur l’art du tissage manuel et un quatrième spécial emballage. Encore faut-il souligner que, pour cette année, le métier à l’honneur serait celui de la broderie. Aussi, deux espaces seront consacrés à ce savoir-faire ancestral et raffiné. L’espace des Olympiades sera converti en « Dar maâlma » où se tiendra le concours de la broderie auquel participeront 12 brodeuses. Cet espace sera complémenté par un autre, lequel mettra en exergue les différentes techniques de broderie dites « ghorza ».

Gratuité et perspectives

Par ailleurs, les nouveaux entrepreneurs spécialisés dans l’artisanat occuperont un espace spécifique. Quelque 80 nouveaux entrepreneurs bénéficieront de la gratuité de la participation. Il est à noter, en outre, que l’ONA prend en charge la participation, l’hébergement et le transport de quelque 88 artisans et artisanes provenant de quatorze gouvernorats. L’idée étant d’ouvrir la voie aux artisans issus des régions de l’intérieur pour une meilleure visibilité de leurs produits et des métiers spécifiques à leurs régions respectives. Les artisans en situation de handicap bénéficieront, également, de la gratuité de la participation. Et afin de mieux véhiculer l’information sur les compléments du costume traditionnel, l’on a choisi de consacrer l’espace du patrimoine artisanal à la coiffe tunisienne à travers le temps. « La maroquinerie bénéficiera, quant à elle, d’un espace spécialisé. Ce métier figure parmi les plus menacés de disparition, d’où l’impératif de le sauver et de le valoriser », renchérit Mme Medhioub. Aussi, deux ateliers seront-ils organisés au profit du public.

La poterie de Sejnène : candidate au patrimoine mondial immatériel

Prenant la parole à son tour, M. Mohamed Jamel Ben Hassine a parlé de l’espace « l’artisanat in me ». Il s’agit d’une nouvelle approche visant l’implication des jeunes dans la promotion de l’artisanat tunisien via l’usage des réseaux sociaux et de tout moyen de communication à même de véhiculer l’image de l’artisanat tunisien à travers le monde. « Il est temps de suivre les pas des pays qui ont réussi la mise en valeur de leur patrimoine. Le nôtre aussi vaut bien d’être valorisé. C’est le cas à titre indicatif de la poterie de Sejnène pour laquelle nous avons déposé un dossier auprès de l’Unesco afin qu’elle soit inscrite sur la liste du patrimoine mondial immatériel », a-t-il indiqué. La poterie de Sejnène sera au rendez-vous, grâce à la participation de 35 artisanes.

Be Tounsi soufflera sa première bougie

En marge du Salon, le Collectif Be Tounsi célébrera son premier anniversaire. Mme Raja Ayadi, représentant le Collectif, a rappelé la naissance de cette action de sensibilisation et de promouvoir l’artisanat tunisien. « La création du Collectif avait eu lieu l’année dernière, dans le cadre du Salon de la création artisanale. Nous avons lancé, alors, une campagne baptisée ‘‘Cet été je m’habille tunisien’’ qui avait connu un grand succès. Les Tunisiens n’ont pas hésité à témoigner leur attachement à leur patrimoine et à leur identité nationale », a-t-elle indiqué. Il est à souligner que cinq artisans renommés provenant du Bahreïn participeront au Salon ainsi que dix artisans algériens, et ce, dans le cadre des partenariats bilatéraux entre la Tunisie et les deux pays précités. Mme Medhioub a saisi l’occasion pour annoncer un autre évènement d’envergure, à savoir le concours national « Khomsa d’or », lequel se tiendra le 11 mai. Notons, par ailleurs, que le ministère du Tourisme et de l’Artisanat s’applique à l’élaboration d’une stratégie nationale pour la promotion de l’artisanat ; une stratégie qui tend, à l’horizon 2021, à réussir cinq projets quinquennaux pour un meilleur développement du secteur.