Nous sommes une nation !
LE déplacement de Youssef Chahed à Tataouine, zone de chômage record, et les mesures diversifiées qu’il a pu aligner, dénotent une conscience majeure, auprès du gouvernement d’union nationale, du climat social qui prévaut dans les régions défavorisées, plus de six ans après l’insurrection populaire qui a renversé le régime et fait état desdits «objectifs de la révolutions», lesquels n’ont connu aucune concrétisation. Certes, les solutions apportées par le gouvernement sont minimes par rapport aux attentes imaginées par des jeunes en révolte, mais Chahed et son équipe ont su aligner, en plus de 3.000 emplois directs bien concrets, de multiples mesures urgentes impliquant les divers outils innovants mis en place récemment en matière de création d’entreprises, de microcrédit, d’emploi et de formation ciblée à forte employabilité susceptibles d’aboutir à des entreprises viables et à des milliers d’autres emplois.
En face, des schémas simplifiés et des aspirations maximalistes ont privilégié une approche du «toutou-rien» s’appuyant sur une lecture régionaliste des ressources et de l’accès à l’emploi, incompatible avec le fonctionnement des entreprises et la réalité de la vie économique sur le terrain.
Pour se développer, nos régions de l’intérieur doivent se défaire de la quête sociale d’emplois artificiels sur mesure en contre partie de la paix civile, et s’engager dans la voie passante de l’initiative, de l’attractivité et du climat d’investissement. Elles doivent s’ériger en élites régionales et en think tanks locaux pour identifier les chemins de leur émancipation économique et sociale. Le gouvernement actuel s’efforce de mettre le pays sur les rails, après six ans de romantisme révolutionnaire, la chose n’est pas aisée. Faut-il y ajouter l’idéalisme activiste des jeunes de nos régions ? Au lieu de «dégager», ils doivent s’engager. Prendre d’une main et donner la main. Saisir, comprendre et agir. Concevoir et construire. Et ne jamais oublier qu’en plus de régions, nous sommes une nation.
Des schémas simplifiés et des aspirations maximalistes ont privilégié une approche du «tout-ou-rien» s’appuyant sur une lecture régionaliste des ressources et de l’accès à l’emploi, incompatible avec le fonctionnement des entreprises et la réalité de la vie économique sur le terrain