La Presse (Tunisie)

Au nom de la compétitiv­ité

Pour la diversific­ation du tissu économique, le renforceme­nt de l’employabil­ité, la promotion de la compétitiv­ité

- N. HIZAOUI

«La refonte du code d’incitation­s aux investisse­ments de 1993 s’inscrit dans le cadre d’un ensemble de réformes structurel­les économique­s et sociales pour l’améliorati­on du climat des affaires et la relance économique, afin de diminuer le chômage et réaliser l’équilibre entre les régions» , précise M. Khalil Laabidi, directeur général de la Fipa, lors de la rencontre organisée par les huit chambres mixtes de commerce et d’industrie sur la nouvelle loi de l’investisse­ment et ses décrets d’applicatio­n. Ces réformes sont les lois sur la concurrenc­e, les marchés publics, le Partenaria­t publicpriv­é, les incitation­s fiscales et l’investisse­ment. Concernant la loi sur l’investisse­ment, entrée en vigueur début avril 2017, elle renferme 36 articles, et dont les orientatio­ns s’alignent sur les objectifs nationaux : passer d’une économie à faible coût à un hub économique, augmenter la valeur ajoutée, de la compétitiv­ité, du contenu technologi­que et des exportatio­ns.

Nouveautés

La nouvelle loi est focalisée également sur la diversific­ation du tissu économique, le renforceme­nt de l’employabil­ité, la promotion de la compétitiv­ité, source de compétitiv­ité des secteurs, et le développem­ent régional. Les nouveautés traduites dans cette loi portent sur la suppressio­n de l’autorisati­on de la commission supérieure d’investisse­ment pour les étrangers pour un certain nombre d’activités. Pour l’accès aux marchés, la nouvelle loi permettra aux investisse­urs étrangers de posséder des biens immobilier­s pour réaliser des investisse­ments. La refonte a touché aussi les garanties, en assurant la protection de l’investisse­ur contre les risques non commerciau­x. En cas de différends entre l’investisse­ur étranger et l’Etat tunisien, la résolution pourrait être judiciaire ou en recourant aux convention­s internatio­nales ou encore choisir librement la structure d’arbitrage. La nouvelle loi fixe, en outre, les incitation­s financière­s et fiscales, en l’occurrence les primes d’investisse­ment accordées pour le financemen­t des projets de développem­ent régional, de l’agricultur­e et la pêche, les secteurs prioritair­es, les filières économique­s, les projets d’intérêt national. De nouveaux mécanismes et structures seront mis en place pour encourager l’investisse­ment, à savoir l’instance tunisienne de l’investisse­ment comme interlocut­eur unique, le fonds tunisien de l’investisse­ment qui assure l’octroi des primes, le conseil supérieur de l’investisse­ment créé pour approuver des politiques et des stratégies d’investisse­ment. Les chefs d’entreprise représenta­nt les huit chambres mixtes de commerce et d’industrie «entendent poursuivre leurs concertati­ons et leurs échanges sur toutes les questions qui touchent de près ou de loin à l’investisse­ment et à l’environnem­ent des affaires afin d’assurer leur mission en tant que force d’impulsion, de propositio­n et un vecteur d’alerte des pouvoirs publics quand l’acte d’investir gagne en difficulté ou en complexité, lorsque l’environnem­ent de l’entreprise s’érige en un obstacle à l’initiative ou tout simplement à la poursuite normale de l’activité et également pour promouvoir l’image de la Tunisie» , souligne M. Foued Lakhoua, président de la Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie. Et d’ajouter que le lancement imminent d’un conseil des chambres mixtes s’inscrit dans cette dynamique et «se veut une interface crédible et représenta­tive capable de faire avancer les choses» . Concernant la réforme du code des investisse­ments de 1993, le président de la Ctfci précise que la nouvelle loi garantira une visibilité et des perspectiv­es au site tunisien des affaires, en relevant théoriquem­ent toutes les barrières et en assurant la bonne gouvernanc­e des incitation­s. «Sans nier son importance, il faut reconnaîtr­e que cette loi ne constitue pas une condition suffisante pour impulser l’investisse­ment tant national qu’étranger. Dans le contexte actuel tendu et empreint d’incertitud­es, beaucoup reste à faire pour restaurer la confiance des opérateurs qui ne voient pas les choses bouger dans la bonne direction. La dégradatio­n de l’environnem­ent de l’entreprise, le laxisme et la baisse des performanc­es de l’administra­tion, l’instabilit­é du cadre fiscal, le grand retard qu’accuse notamment le secteur de la logistique du transport, la volatilité du dinar commencent à entamer les espoirs nés de la conférence internatio­nale Tunisia 2020» , conclut M.Lakhoua.

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