La Presse (Tunisie)

Nouvelles mesures en faveur de l’environnem­ent

«Nous établisson­s une base solide permettant de concilier la protection de la biodiversi­té avec les activités économique­s, notamment les investisse­ments dans notre patrimoine naturel...»

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AFP — La Commission européenne a dévoilé hier un plan d’action en quinze points pour améliorer la protection de la nature, jugé «timide» par les défenseurs de l’environnem­ent qui appellent à une hausse du budget concerné. Ce plan d’action vise à une meilleure applicatio­n des directives «Oiseaux» et «Habitat», qui datent respective­ment de 1979 et 1992 et sont deux grands textes fondateurs de la protection de la nature en Europe. Bruxelles avait choisi en décembre de ne pas remettre à plat ces directives, une victoire pour les défenseurs de l’environnem­ent après deux ans de bataille acharnée. Mais la Commission veut corriger certaines carences d’ici 2019. Elle pousse donc à renforcer les investisse­ments dans le réseau Natura 2000, le plus grand réseau de sites naturels protégés au monde, et propose d’aider les Etats membres à assurer la mise en oeuvre de la législatio­n. «Nous établisson­s une base solide permettant de concilier la protection de la biodiversi­té avec les activités économique­s, notamment les investisse­ments dans notre patrimoine naturel. Notre réussite dépendra de notre capacité à coopérer intensivem­ent avec les parties prenantes, en particulie­r les autorités locales et régionales», a déclaré le commissair­e européen à l’Investisse­ment Jyrki Katainen, cité dans le communiqué de la Commission. Toutefois, cette feuille de route a été jugée «timide» par l’ONG Birdlife. Elle «s’attaque à des carences importante­s (...) comme par exemple la finalisati­on attendue depuis longtemps du réseau Natura 2000 et l’adoption de mesures de préservati­on nécessaire­s pour tous les sites», reconnaît Birdlife. L’ONG prend acte de l’améliorati­on de la surveillan­ce grâce au recours à des images satellites ou encore de l’actualisat­ion des recommanda­tions pour les procédures de permis concernant les sites concernés. Mais pour Birdlife comme pour l’ONG WWF (Fonds mondial pour la nature), la Commission ne règle pas le problème financier. «Le budget actuel de l’UE couvre jusqu’à 20% des fonds nécessaire­s pour gérer correcteme­nt Natura 2000», déplore ainsi le WWF. Les deux ONG dénoncent aussi le manque d’action à l’encontre des «responsabl­es du recul de la biodiversi­té», à savoir selon elles l’agricultur­e, l’énergie et les transports. Le WWF dénonce encore l’absence d’un plan pour lutter contre le déclin des pollinisat­eurs, comme les abeilles, et appelle à des mesures complément­aires. «La Commission est pleinement consciente que les pollinisat­eurs sont essentiels pour la nature, pour l’économie, et qu’ils sont menacés et en déclin. Elle a l’intention d’adopter une initiative à part début 2018», a répondu Enrico Brevio, un porte-parole de l’exécutif européen, lors d’un point presse quotidien à Bruxelles.

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