Médias en live
Première journée après l’ouverture officielle : un Salon de 116 stands et une rencontre avec des vedettes de la fiction.
La 18e édition du Festival arabe pour la radio et la télévision, organisé par l’Asbu (l’Union de radiodiffusion des Etats arabes) en collaboration avec Arabsat (l’Organisation arabe des satellites de communications), l’établissement de la télévision tunisienne et la radio tunisienne, a démarré mardi dernier à la Médina méditerranéenne de Yasmine-Hammamet et se poursuivra jusqu’à aujourd’hui sous la formule suivante : diversité, renouveau et créativité. Le lendemain de la cérémonie d’ouverture, animée par le chanteur tunisien Saber Rebai et les chanteurs égyptiens Thameur Achour et Ahmed Jamel, le coup d’envoi a été donné au Salon des programmes et des équipements, en présence de Mohamed Anouar Maarouf, ministre des Technologies de la Communication et de l’Economie Numérique, et d’un nombre important de professionnels du secteur médiatique arabe et étranger. D’après Mounir Dhouib, chef du département marketing à l’Asbu, 1.500 badges ont été distribués aux participants. Jusqu’à l’année 2016, le salon était uniquement réservé aux programmes et se déroulait à l’étroit dans un hôtel. Aujourd’hui, l’espace qui lui est consacré s’étend sur 2.500 m2. «Il fallait oser organiser un salon d’une telle envergure avec un effectif humain si réduit», ajoute-t-il. Mais la première journée, celle du 26 avril, s’annonce bien d’après lui. L’effervescence était de mise dans les stands occupés par des opérateurs satellitaires, des radios diffuseurs, et des sociétés de production et de distribution, et dans ceux où l’on propose des équipements, des services techniques, des prestations de services et des programmes audiovisuels. On compte 116 stands pour 90 exposants venus de 24 pays. «On les a tous commercialisés, sans compter les stands offerts aux partenaires qui contribuent au budget du Salon», précise le chef du département marketing de l’Asbu. Toutefois, il n’a pas manqué d’exprimer sa colère vis-à-vis de ceux qu’il appelle «les abonnés absents». M. Dhouib fait allusion à certaines institutions de l’Etat, notamment le ministère du Tourisme qui devrait mettre la main à la pâte et profiter de la présence de tout ce monde médiatique pour promouvoir le secteur toujours en détresse et toujours aussi déficitaire.
Des artistes à l’honneur
Parallèlement à l’ouverture du Salon, un point de presse a eu lieu avec des visages super connus de la fiction télévisuelle, tels qu’Ahmed Abdelaziz et Rania Youssef d’Egypte, Chokrane Mourtaja de Syrie, et Zahira Ben Ammar de Tunisie. Cette rencontre avec les journalistes rend hommage par la même occasion à Kamel Abadi, producteur et réalisateur de fiction radiophonique, et Samar Mohamed, actrice de télévision, comédienne au Théâtre national et membre du syndicat des artistes irakiens. C’est à Chokrane qu’on adresse la première question. Celle-ci concerne la situation des artistes en Syrie. L’actrice, d’origine palestinienne, avoue être restée vivre à Damas parce que la Syrie lui a beaucoup donné. «C’est mon devoir de tenir jusqu’au bout. Je ne dois pas quitter une mère malade», dit-elle. Ahmed Abdelaziz, quant à lui, invite les producteurs et les artistes arabes à s’unir. «Il est temps de concevoir des projets communs avec une vision commune», affirme-t-il. Zahira Ben Ammar partage le souhait de l’acteur égyptien et profite de l’occasion pour annoncer l’ouverture prochaine de l’espace théâtral «Sindiana» qu’elle a créée dans la Médina de Tunis. A son tour, Kamel Abadi nous apprend beaucoup sur le contexte médiatique soudanais. Il explique, entre autres, pourquoi la fiction radiophonique est beaucoup plus évoluée que la fiction télévisuelle, et ce, depuis 1957. Lui-même a produit une centaine de programmes. «C’est le financement qui manque. Nous n’avons pas de politique de production cinématographique ni télévisuelle. Mais la nouvelle génération qui émerge veille déjà à la réorganisation du secteur audiovisuel». Rania Youssef, qui vient d’un pays où la fiction se porte beaucoup mieux, exprime, quant à elle, son bonheur de se trouver en Tunisie pour la première fois. Et pour répondre à la curiosité des journalistes à propos de l’évolution du domaine dont elle a fait son métier après un parcours de Miss Egypte et de publicité, elle dresse un tableau très optimiste : «Après la révolution, la fiction égyptienne s’est libérée d’un tas de tabous. La qualité de l’image s’est également beaucoup améliorée depuis que des cinéastes se sont convertis à la télévision» . Pour finir, Samar Mohamed prend la parole et raconte la situation de la fiction en Irak qui est conforme à la réalité si dure de ce pays victime de la guerre, de la convoitise des grandes puissances et de l’obscurantisme. «Après la guerre, aucune oeuvre de fiction n’a été distribuée. L’unique marché qu’est la Jordanie a été fermé depuis 2003» . Et de conclure: «Mais le théâtre continue. Car toutes les flammes peuvent s’éteindre sauf celle de l’artiste».