Mobilisation contre la pollution industrielle
La société civile propose de transférer les unités de production polluantes en dehors des zones d’habitation et d’opter pour un modèle de développement durable et sain qui ne porte pas atteinte à l’environnement.
Pour créer des emplois et des richesses, les pouvoirs publics ont pris la responsabilité de développer plusieurs secteurs industriels, mais sans donner systématiquement l’intérêt nécessaire à l’aspect écologique. C’est ainsi que se sont accumulées depuis l’indépendance plusieurs unités de production polluantes à travers le pays, ce qui a constitué un revers difficilement gérable à la dynamique socioéconomique qui s’est créée. D’où la nécessité d’effectuer, aujourd’hui, des actions curatives en vue de remédier aux lacunes constatées au niveau de ces unités et réduire un tant soit peu la pollution. L’une de ces unités polluantes est celle qui relève du Groupe chimique tunisien. Le collectif «stop pollution» lance un cri d’alarme au sujet de la pollution constatée dans la zone industrielle à Gabès due essentiellement aux unités du Groupe chimique tunisien. Le groupe continue à émettre des gaz aux effets pervers sur la santé et à déverser du phosphogypse dans la mer, ce qui cause une pollution grave et porte atteinte aux ressources halieutiques. Selon le collectif «Stop pollution», cette pollution qui perdure depuis 45 ans a eu des effets néfastes sur la nature et le cadre de vie des habitants. Elle constitue désormais un frein pour le développement dans la mesure où la production des unités ne respecte pas les normes internationales en matière de préservation de l’environnement.
Identifier des solutions pertinentes
Les pouvoirs publics ont manifesté leur intention d’identifier des solutions pertinentes susceptibles de supprimer tout désagrément causé par les unités polluantes à Gabès. Le collectif «Stop pollution» qui mène une campagne d’information, estime que la situation au niveau de la prise de décision n’est pas encore claire et aucun pas n’a été franchi pour lutter concrètement contre la pollution. Les décisions partielles sont refusées car elles ne permettent pas de lutter radicalement contre la pollution des unités de production du phosphogypse à Gabès. Le collectif «Stop pollution» envisage, par ailleurs, de continuer à mener ses actions en vue de mettre fin à la pollution sous toutes ses formes dans la région. Il s’agit de protéger les milieux réceptifs terrestres et maritimes ainsi que l’atmosphère pour fournir aux habitants et visiteurs un cadre de vie sain et durable. La société civile propose, par exemple, de transférer les unités de production polluantes en dehors des zones d’habitation. Une autre proposition non moins importante consiste à opter pour un modèle de développement favorisant les industries non polluantes (économie verte) et amies de l’environnement. Par ailleurs, la société civile appelle les autorités compétentes à agir avant le 30 juin 2017, date promise pour prendre les dispositions qui s’imposent en vue d’arrêter concrètement le rejet du phosphogypse dans la mer. La campagne «stop pollution» a démarré depuis 2012 et devrait se poursuivre au cours de la prochaine période pour inciter les responsables à agir efficacement en faveur de la nature. Le dossier de la pollution à Gabès sera traité à large échelle en vue de sensibiliser toutes les parties prenantes au niveau régional, national et international. Le collectif «Stop pollution» appelle tous les citoyens à agir en vue de contrecarrer la pollution industrielle dans la région.