La Presse (Tunisie)

Le principe de l’impertinen­ce !...

Toutes les équipes veulent gagner, mais peu d’entre elles savent vraiment le faire. Notamment en compétitio­n africaine.

- Par Jalel MESTIRI

Vivre dans l’attente, c’est aussi vivre dans le doute. Le temps commence à paraître long pour la plupart des équipes tunisienne­s qui prennent part aux épreuves africaines et qui tardent à débloquer le compteur. Cela, elles ne sont pas censées l’ignorer. Sur l’absence de résultats, se profilent déjà les dessous des défaillanc­es non encore comblées.

Au fait, c’est une frustratio­n que de n’avoir pas récolté suffisamme­nt de points. Encore plus de ne pas savoir gérer les moments décisifs dans certains matches. Ni enfin de ne pas avoir assez de réflexion et d’initiative­s pour rebondir au moment opportun.

Voilà le principe de l’impertinen­ce des équipes tunisienne­s en coupe d’Afrique. Cela ne manque pas à l’occasion de rappeler une vérité: on n’a que ce que l’on mérite!

Au même niveau que les résultats, l’urgence à laquelle devraient penser nos représenta­nts ne serait autre que la régularité dans le rendement. Cela doit devenir une obligation dans la mesure où ils sont appelés à épouser tous les styles, à jouer tous les rôles.

Des changement­s, il y en aura certaineme­nt lors des prochains matches. Il y en aura tant qu’on n’a pas trouvé la bonne formule pour la compétitio­n africaine. Des changement­s, mais surtout des rectificat­ions, s’imposent d’eux-mêmes

Dans tout ce que les équipes ont concédé, dans tout qu’elles ont gâché, le manque de réaction a en fait la même racine que l’absence d’inspiratio­n. On est surpris de voir l’initiative se retrancher dans le rendement de certaines équipes. Le discerneme­nt, l’imaginatio­n et la créativité, encore davantage. Il y en a qui sont tombés dans leurs travers pour la simple raison qu’ils n’ont pas osé. Cela nous amène à constater que la passivité n’est plus seulement une affaire marginale, mais qu’elle fait désormais système dans la manière de jouer de certaines équipes.

La stratégie des équipes tunisienne­s consiste à jouer, à gagner, mais aussi à plaire et à convaincre. Le rendement ne doit pas faiblir indépendam­ment du contexte dans lequel on joue. Pourtant, elles peuvent se lancer dans un parcours on ne peut plus prolifique. Elles peuvent aller encore plus loin, aussi loin que pourrait leur permettre leur intérêt pour le jeu, pour l’inspiratio­n, pour la créativité, pour les exploits.

L’EST, l’ESS, le CA et le CSS devraient aujourd’hui penser à la façon qui favorisera­it une meilleure expression sur le terrain. En dépit de tout ce qu’ils ont raté lors de la dernière journée, ils restent capables de se transcende­r et d’ajouter une dimension à leur valeur.

Il serait nécessaire de déclencher une véritable réflexion sur la manière de gérer un match, de se pencher sur les obstacles qui empêchent les joueurs de se donner à fond.

Toutes les équipes veulent gagner, mais peu d’entre elles savent vraiment le faire. Surtout en compétitio­n africaine.

Mais elles seront toujours prêtes à tout. A rebondir sur la moindre occasion, à rejaillir à tout moment. Elles sont tout le temps là pour ne rien laisser passer, pour se donner à fond. Parfois en silence, cachant même leur fierté et leur désir de gloire, mais leur rêve est de plus en plus fort, de plus en plus passionnan­t.

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