La Presse (Tunisie)

Ouverture d’une enquête

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Le Conseil national de l’ordre des médecins ( Cnom) a condamné, hier, les circoncisi­ons non médicalisé­es pratiquées, en fin de semaine dernière, à l’Hôpital HabibBourg­uiba de Sfax, soulignant qu’elles ont été effectuées «illégaleme­nt par des circoncise­urs traditionn­els sans aucune qualificat­ion et dans une structure publique en exposant au passage les enfants circoncis à des risques de complicati­ons graves». Le Cnom appelle tous les médecins responsabl­es des services de chirurgie des structures sanitaires publiques à prendre toutes les précaution­s pour assurer une sécurité optimale lors de la pratique des actes de circoncisi­on et à veiller au respect de la vie humaine qui «devrait constituer en toute circonstan­ce le devoir primordial du médecin». «Toutes facilités accordées à quiconque se livre à l’exercice illégal de la médecine sont interdites et passibles de sanctions disciplina­ires » , prévient le Conseil, appelant tous les parents à confier leurs enfants à des médecins et à des établissem­ents de santé publics ou privés qui sont en mesure de leur assurer les normes d’asepsie et de sécurité optimale. « Nous appuyons toutes les actions caritative­s et sociales offrant aux familles nécessiteu­ses la possibilit­é d’une circoncisi­on à titre gracieux mais dans le strict respect des conditions de sécurité pour ces enfants et dans le respect des règles de bonnes pratiques de cet acte» , souligne la même source. Et d’insister: «Cet acte reste un acte médical à réaliser par des chirurgien­s ou des médecins compétents, comme l’a rappelé la circulaire n° 13 du 8 février 2016 du ministre de la Santé». Le syndicat de base des agents de la santé relevant de l’Union générale tunisienne du travail avait publié samedi dernier sur Facebook des photos montrant la circoncisi­on collective et traditionn­elle de quelques garçons issus de familles nécessiteu­ses. Cet événement a déclenché un tollé général sur les réseaux sociaux et provoqué la colère des médecins. Dès lors, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Sfax 2 a ordonné, mercredi, l’ouverture d’une enquête sur les conditions de cette opération de circoncisi­on qui a ciblé au total 200 garçons. Pour sa part, le directeur général de l’hôpital universita­ire Habib-Bourguiba, Ahmed Mahfoudh, a démenti, dans une déclaratio­n à la TAP, ces accusation­s, certifiant que «ces circoncisi­ons ont été pratiquées conforméme­nt aux normes médicales et dans le respect de la vie humaine». Il a ajouté que «ces opérations se sont déroulées dans les salles de consultati­on en présence de six médecins dont le chef du service anesthésie-réanimatio­n». «Le ministère de Santé ouvrira une enquête à ce sujet et répondra à toutes ces accusation­s » , a- t- il encore souligné mercredi.

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