L’ONU s’oppose à l’exécution de six condamnés
«... Alors que les six hommes avaient retiré leurs aveux devant le tribunal en affirmant qu’ils avaient été obtenus sous la torture, ceux-ci ont malgré tout été utilisés...»
AFP — Un groupe d’experts des droits de l’Homme de l’ONU ont enjoint hier l’Egypte de suspendre les exécutions de six hommes condamnés «sur la base d’aveux obtenus sous la contrainte». Les détenus, qui ont été jugés en 2015 pour actes liés au terrorisme dans le cadre du meurtre d’un officier de police l’année précédente, ont vu leur peine capitale confirmée par la plus haute cour de justice égyptienne le 7 juin. Basem Mohsen Elkhorieby, Khaled Askar, Mahmoud Mamhouh Wahba, Ibrahim Yahia Azab, Abd Elrahman Attia et Ahmed al-Waleed al-Shal ont tous affirmé avoir été torturés et contraints à faire des aveux, ont indiqué les experts dans un communiqué. «Procéder à l’exécution de ces hommes sur la foi de ces procès viciés violerait la loi internationale sur les droits de l’Homme et représenterait des exécutions arbitraires», ont estimé les experts indépendants. «Il est extrêmement préoccupant qu’alors que les six hommes avaient retiré leurs aveux devant le tribunal en affirmant qu’ils avaient été obtenus sous la torture, ceux-ci ont malgré tout été utilisés pour étayer leur condamnation». Les experts ont également souligné que les preuves utilisées contre eux, dont des témoignages de membres des forces de sécurité, ont montré «des incohérences majeures». Certaines déclarations de témoins par exemple ne correspondaient pas aux images vidéo du prétendu crime, ont-ils noté. « Le gouvernement doit suspendre immédiatement ces exécutions et organiser un nouveau procès dans le respect des normes internationales», ont-ils exigé.