La Presse (Tunisie)

Poussif, mais payant

Durant plus d’une heure de jeu, l’on s’est dit que les supporters sont téméraires pour s’infliger un tel calvaire. Heureuseme­nt que Abdi puis Meniaoui se décidèrent à faire des misères à leurs hôtes !

- Khaled KHOUINI

Chiheb Ellili en a perdu la voix. Il faut dire que ses protégés l’ont fait passer par toutes les émotions avant de s’imposer au bout d’un match longtemps indécis. Il y a d’abord eu l’ennui. Trente minutes de disette exactement, le temps d’attendre l’ouverture du score par le Marocain Fouzair sur penalty. Puis ce fut le temps de la réflexion pour Atef Dkhili dont la responsabi­lité sur la faute fatale est fortement engagée. Cependant, malgré ce coup du sort, le staff technique a vite fait de procéder à quelques ajustement­s tactiques afin de libérer un entrejeu embouteill­é dans lequel Darragi et Ghazi Ayadi, les métronomes du jeu clubiste, n’avaient pas assez d’espace pour mettre de la vitesse ou pour alerter Khelifa, Meniaoui et Chenihi. Il y a alors eu les frissons, au cours du quart d’heure suivant, lorsque la partie s’est animée et que les situations de but se sont multipliée­s, en vain. Et il y a finalement eu la joie en seconde période quand l’inévitable Ali Abdi remet les pendules à l’heure d’un rush payant. Puis, Meniaoui a libéré les siens lors du money-time. Il faut admettre que l’abattage de Imed Meniaoui en seconde période n’est pas étranger à cet emballemen­t soudain du CA. Et après la frustratio­n de fin de match, le CA entrevoit la lumière et empoche les trois points. Toujours disponible, impliqué et volontaire à souhait, Meniaoui est sorti de sa boîte pour ressuscite­r un CA mis à mal sur l’ensemble du match.

A l’arraché !

Encore une fois, le maillon faible clubiste, la défense, a de nouveau semblé légère face au FUS Rabat. Il s’en est fallu de peu pour sceller la question, du moins lors du temps réglementa­ire. De quoi faire replonger les Clubistes dans leurs travers. Un CA, qui, rappelons-le, a tourné en rond, accumulant les fautes et les imprécisio­ns lors de ce match. Ça, c’était le temps de l’agacement. Et encore heureux que l’épilogue favorable soit intervenu aux ultimes secondes. Sueurs froides, « gagne-petit », poussif mais payant, le CA retrouve l’adrénaline mais semble se complaire à ne pas tuer le suspense et à garder le meilleur pour la fin. Pour le CA, le temps des sourires est arrivé mais il va falloir vite se remobilise­r pour aborder un calendrier chargé. Déplacemen­t au Nigeria le 2 juillet pour y rencontrer Rivers United et une dernière sortie le 7 juillet, à Radès, face à Kampala City. Quand le destin bascule, tout est remis à plat. Grâce à cette précieuse victoire arrachée au forceps, le CA reste en course. Et n’eussent été les conviction­s de Imed Meniaoui mardi soir, le lendemain, l’on aurait titré «bonsoir tristesse» tant les débats furent un temps soporifiqu­es. Durant plus d’une heure, l’on s’est même dit que les suppor- ters sont téméraires pour s’infliger un tel calvaire. Heureuseme­nt que «Abdi» puis «Omda» se décidèrent à faire des misères à leurs hôtes ! Et maintenant que tout est encore possible pour arracher un ticket en quart de finale, il va falloir hausser le ton et le niveau. En clair, le CA doit dorénavant s’employer à prendre l’ascendant sur l’entrejeu adverse avec abnégation et envie. Il faut que les milieux de terrain s’y penchent sérieuseme­nt, pour du moins compenser l’insipide prestation de leurs partenaire­s à vocation offensive (excepté Meniaoui). Éviter les pertes de balles prématurée­s aussi. Car un généreux élément tel que Ben Yahia ne peut adopter la posture de sentinelle à lui seul. Il doit être épaulé à cet effet. Bref, le dilettanti­sme ne doit plus être toléré au coeur du jeu. Au final, l’on retiendra que le CA a arraché une victoire en fin de match face à des Chérifiens coriaces. Les Clubistes n’ont pas rassuré dans le jeu mais s’offrent un bol d’air en gardant la main en Coupe de la Confédérat­ion. C’était compliqué certes. Mais sans briller, le CA a atteint le but fixé. Le FUS Rabat, quant à lui, a fait trembler un stade de Radès qui a finalement pu pousser un ouf de soulagemen­t au coup de sifflet final. Un scénario à couper le souffle auquel seul le CA nous a habitués !

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Wissem Ben Yahia, la cheville ouvrière du CA

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