Une meilleure convergence stratégique d’union
Faute d’être en mesure d’avancer des programmes et des visions pouvant renforcer l’approche et l’action consensuelles du gouvernement d’union nationale, les partis soutenant le Document de Carthage ne cessent de se relayer et de s’entrecroiser autour d’un prétendu «impératif de l’heure», celui de remanier ou d’«étoffer» le gouvernement.
Et les phrases assassines de succéder aux allusions et aux «bilans objectifs», le tout aux fins de mettre au jour une «faiblesse marquante» ou une «faille dans la stratégie de communication».
Ce alors que les dossiers et les projets de loi s’accumulent, montrant, à travers les tiraillements et l’inconsistance des débats parlementaires, le manque de cohérence de la stratégie globale des parties prenantes du Document de Carthage.
Fort heureusement, la campagne de lutte contre la corruption a resserré les rangs et rapproché les points de vue mais une meilleure convergence s’impose.
Le sauvetage du pays, qui est l’objectif stratégique du gouvernement d’union nationale, exige une harmonisation non seulement des différents objectifs stratégiques mais également des démarches et moyens préconisés, d’où la nécessité d’unifier la réflexion, la démarche et les outils.
Or, constate-t-on, les forces alliées en présence se jalousent, se regardent en chiens de faïence et s’attendent au tournant d’une décision, déclaration ou nomination discutable, pour renverser la table des concertations ou être aux abonnés absents avec un concert cacophonique qui désoriente l’opinion.
Le pays a besoin de stabilité et doit désigner durablement les lignes de force consensuelles d’un compromis stratégique porteur. Cela ne veut pas dire que les partis doivent effacer leurs différences ou leurs ambitions, mais que toutes les forces qui s’inscrivent dans la logique de l’union nationale s’en tiennent à un minimum de solidarité gouvernementale, peut-être en échange d’une présence directe au gouvernement et d’une plus grande fréquence des rencontres de concertation entre toutes les parties prenantes du Document de Carthage. Sans exception ! L’intérêt supérieur du pays y appelle avec force. Si l’on tient vraiment à une concorde active qui puisse remettre le pays sur les rails, redonner à l’Etat son autorité et relancer le développement et l’emploi.