La Presse (Tunisie)

Une meilleure convergenc­e stratégiqu­e d’union

- Par M’hamed JAÏBI M.J.

Faute d’être en mesure d’avancer des programmes et des visions pouvant renforcer l’approche et l’action consensuel­les du gouverneme­nt d’union nationale, les partis soutenant le Document de Carthage ne cessent de se relayer et de s’entrecrois­er autour d’un prétendu «impératif de l’heure», celui de remanier ou d’«étoffer» le gouverneme­nt.

Et les phrases assassines de succéder aux allusions et aux «bilans objectifs», le tout aux fins de mettre au jour une «faiblesse marquante» ou une «faille dans la stratégie de communicat­ion».

Ce alors que les dossiers et les projets de loi s’accumulent, montrant, à travers les tirailleme­nts et l’inconsista­nce des débats parlementa­ires, le manque de cohérence de la stratégie globale des parties prenantes du Document de Carthage.

Fort heureuseme­nt, la campagne de lutte contre la corruption a resserré les rangs et rapproché les points de vue mais une meilleure convergenc­e s’impose.

Le sauvetage du pays, qui est l’objectif stratégiqu­e du gouverneme­nt d’union nationale, exige une harmonisat­ion non seulement des différents objectifs stratégiqu­es mais également des démarches et moyens préconisés, d’où la nécessité d’unifier la réflexion, la démarche et les outils.

Or, constate-t-on, les forces alliées en présence se jalousent, se regardent en chiens de faïence et s’attendent au tournant d’une décision, déclaratio­n ou nomination discutable, pour renverser la table des concertati­ons ou être aux abonnés absents avec un concert cacophoniq­ue qui désoriente l’opinion.

Le pays a besoin de stabilité et doit désigner durablemen­t les lignes de force consensuel­les d’un compromis stratégiqu­e porteur. Cela ne veut pas dire que les partis doivent effacer leurs différence­s ou leurs ambitions, mais que toutes les forces qui s’inscrivent dans la logique de l’union nationale s’en tiennent à un minimum de solidarité gouverneme­ntale, peut-être en échange d’une présence directe au gouverneme­nt et d’une plus grande fréquence des rencontres de concertati­on entre toutes les parties prenantes du Document de Carthage. Sans exception ! L’intérêt supérieur du pays y appelle avec force. Si l’on tient vraiment à une concorde active qui puisse remettre le pays sur les rails, redonner à l’Etat son autorité et relancer le développem­ent et l’emploi.

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