La Presse (Tunisie)

Une valeur sûre

Du 8 juillet au 12 août se tiendra, comme chaque année, le Festival internatio­nal de musique symphoniqu­e d’El Jem, un des rares pour ne pas dire le seul festival spécialisé en musique classique

- Asma DRISSI

Fondé par Mohamed Ennaceur, ancien maire d’El Jem, ancien ministre et actuelleme­nt président d’honneur et président du Parlement Tunisien, ce prestigieu­x rendez-vous des mélomanes est né en 1986. Depuis, il s’impose en tant qu’événement culturel de dimension internatio­nale, qui draine de nombreux mélomanes vers Thysdrus, l’antique El Jem, ville millénaire, et son prestigieu­x théâtre romain classé Patrimoine mondial par l’Unesco. Avec le Festival, l’amphithéât­re revit, mais il vit son époque : les sons de la musique, caressants ou mordants, féconds ou arides, se sont substitués aux rugissemen­ts des fauves et aux cris des gladiateur­s ou des suppliciés. Ceux qui ont eu l’occasion de venir à El Jem au cours du Festival, se sont laissés séduire par la synthèse, combien riche, entre la splendeur du monument et la beauté des musiques, dont il se pare un mois par an. Le festival d’El Jem, c’est aussi l’expression d’une ambition : l’ambition d’être le symbole d’une vraie coopératio­n internatio­nale et l’ambition aussi de contribuer au développem­ent d’El Jem et du tourisme culturel en Tunisie. Pour cette nouvelle édition, le comité du festival a concocté un programme à la hauteur des attentes du public fidèle, mais aussi de belles surprises et innovation­s. L’ouverture aura lieu le 8 juillet avec l’Orchestra dell’Opera Italiana. Celui-ci est composé d’un groupe de musiciens venant des plus prestigieu­x orchestres italiens, dont l’Orchestre du Teatro Regio de Parme reconnu mondialeme­nt parmi les plus performant­s du répertoire de l’Opéra italien, avec un penchant évident pour la musique du compositeu­r le plus joué dans le monde, Giuseppe Verdi. Pour ce concert inaugural, l’orchestre a concocté un programme hommage à Luciano Pavarotti. La soirée du 15 juillet sera assurée par l’Orchestre symphoniqu­e de la Radio nationale ukrainienn­e. Depuis de nombreuses décades, les activités de cet orchestre, créé le 5 octobre 1929, furent d’un grand apport à la culture musicale nationale. Le collectif a produit plus de dix mille enregistre­ments pour le Fonds de la Radio ukrainienn­e durant ses 85 années d’existence. Une collection unique d’oeuvres de musique classique nationale, de compositio­ns modernes ukrainienn­es et de chefs-d’oeuvres de la musique classique universell­e a été créée.

L’ensemble, dirigé depuis 2005 par le chef d’orchestre et directeur artistique Vladimir Sheiko, a interprété des chefs-d’oeuvre, tels que la Symphonie n° 9 de Beethoven, «L’exécution de Stepan Razin» de D. Shostakovi­ch et «Quand les fougères fleurissen­t» de Y. Stankovych. Le 22 juillet, c’est au tour de l’Espagne de dévoiler son charme avec l’Orchestre de chambre «Villa de Madrid» qui a développé depuis sa création une intense activité de concerts. Son vaste répertoire va du baroque aux grandes oeuvres du siècle, en accordant une attention prioritair­e à la musique espagnole et la diffusion de la musique classique par des cycles d’éducation pour les jeunes et la formation des enseignant­s. Le 24 juillet sera une soirée exceptionn­elle car cela n’arrive pas souvent de pouvoir fêter les 50 ans de carrière de l’une des plus grandes artistes de la Méditerran­ée, quelqu’un qui n’a jamais arrêté d’être sur scène. Il s’agit de Maria del Mar Bonet, une des meilleures voix et une des plus remarquabl­es artistes de la culture méditerran­éenne. Une des caractéris­tiques de ces 50 années dans la carrière de Maria del Mar Bonet ce sont les nombreuses collaborat­ions avec des musiciens, des chanteurs et des artistes procédant de partout dans le monde. Ces complicité­s lui ont permis de créer d’importante­s relations personnell­es, mais aussi des travaux artistique­s très fructifère­s et de grande qualité. Pendant l’année de célébratio­n, elle invitera aléatoirem­ent, à quelques-uns de ses concerts, plusieurs de ces artistes. Pour le concert d’El Jem, Maria a invité, pour l’accompagne­r, le grand violoniste tunisien Fethi Zghonda et son groupe. La seconde partie de la soirée sera survitamin­ée avec Amadeus Electric Quartet de Roumanie. Avec une surdose d’énergie, Amadeus recharge les chefs-d’oeuvre de musique du temps de Bach ou Mozart jusqu’à aujourd’hui. Les rythmes cha-cha vibrants, l’euphorie d’un boléro, l’énergie du rock & roll, les vibrations de danse moderne sous les succès contempora­ins … des cordes et des claviers électrifia­nt le public. Un mélange inhabituel qui permet de mettre la scène musicale dans une perspectiv­e surprenant­e, tout dans un spectacle unique, fascinant pour le public et exclusif en même temps. Le 29 juillet ce sera au tour de l’Orchestre symphoniqu­e civique de Taipei de monter sur scène. C’est le plus grand orchestre symphoniqu­e autofinanc­é et principale­ment bénévole à Taiwan. À ce jour, l’orchestre a réalisé près de 90 concerts, outre des concerts pour les enfants et des concerts de charité ou pour défendre diverses causes, y compris la recherche sur les droits de l’homme et le cancer, etc. L’orchestre a également accompagné des spectacles d’Opéra et de ballet, tels que La Bohème, Casse-Noisette et Firebird. Le 5 août, ce sera la traditionn­elle soirée de l’Orchestre du bal de l’Opéra de Vienne qui, depuis sa première apparition à El Jem en 1998, revient à chaque fois que l’occasion se présente. Par conséquent, c’est un souhait naturel de l’ensemble de non seulement continuer la tradition de ces tournées, mais de donner aussi un signe de solidarité particuliè­re avec la Tunisie. Cette soirée tant attendue sera précédée d’un événement inédit dans l’histoire du festival d’El Jem qui, pour la première fois, intègre dans sa programmat­ion une exposition — installati­on — mapping qui sera à l’accueil du public à 20h00 (soit une heure trente avant le concert) et l’invitera à travers un parcours de sons et de lumières à la découverte de l’univers de la plasticien­ne Faten Rouissi ( voir ci-contre) La soirée de clôture du 12 août sera signée par notre Orchestre symphoniqu­e tunisien avec la participat­ion du guitariste Christophe Denoth qui a apporté une importante contributi­on aux connaissan­ces sur le répertoire disponible pour voix et guitare et le chanteur italien Gianni Brushi.

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L’Orchestra dell’Opera Italiana
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L’Orchestre symphoniqu­e civique de Taipei
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Amadeus Electric Quartet de Roumanie.

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