Entre anxiété et déchirement
On dit souvent qu’une équipe fanion n’est que le reflet de ses décideurs. Et ces derniers sont censés avant tout insuffler de la confiance et une dynamique pour motiver l’équipe
La confiance, ce carburant du leadership supposé déteindre sur une entité sportive, semble vraisemblablement faire défaut au CA actuellement. Nous en avons eu un aperçu lors de l’assemblée évaluative du Club Africain tenue récemment. La tension était ainsi palpable et les nerfs des présents ont été mis à rude épreuve. Des dettes abyssales, l’intention de «serrer quelques boulons», une absence de sérénité autour du club, des grèves récurrentes observées par les joueurs, un rapport financier dévoilé sur fond de critiques virulentes des présents, la cohésion est de prime abord absente autour du club de Bab Jedid. Il faut à cet effet savoir que les dettes du club s’élèvent à 80 millions de dinars (79.313 MD) dont plus de 60 millions (62.883 MD) envers le président-mécène Slim Riahi. Et en marge de la divulgation des états financiers du CA, la récente plénière a enregistré plusieurs dépassements. Deux courants de pensées s’opposent à cet effet. Certains considèrent que le président en exercice a mis la barre trop haut. Et qu’aucun candidat ne pourra briguer la présidence, vu ce fardeau que constitue le passif du CA. Candidat à sa propre succession ou président en fin de mandat, Slim Riahi devra trancher. Soit il convoque une assemblée élective où il sera question de passation sans pour autant réclamer la restitution des montants injectés, soit la situation sera inextricable avec ce que cela comportera comme facteur «x», instabilité chronique et crise de confiance. Bref, en ce moment, cette question prend un relief particulier.
Destination Port-Harcourt
Ce faisant, une question se pose actuellement avec acuité : que faire et comment faire pour motiver, stimuler et faire partager une vision qui entraîne et motive tout le microcosme clubiste ? Pour un club appelé à engager la der- nière ligne droite en phase de poules de la Coupe de la CAF, ce dimanche à 16h00 face à Rivers United au Nigeria, il va falloir trouver les ressources nécessaires pour se remobiliser. Ce faisant, rappelons que le Club Africain se déplacera aujourd’hui, à destination de Port-Harcourt, du côté du sud du Nigeria. Pour les «managers de proximité», il va falloir trouver de l’oxygène au quotidien pour bien négocier ce nouveau challenge. En football, et en sport de haut niveau en général, l’activité est souvent impactée par le contexte économique et global de l’association sportive. Et au CA, en ce moment précis, les mauvaises nouvelles sont plus nombreuses que les bonnes ! Un mercato qui tarde à prendre son envol. Des départs et non des moindres annoncés. Des joueurs qui brandissent souvent la carte de la grève. Et une assemblée évaluative houleuse récemment tenue. Lorsque les enjeux sont divergents, l’intérêt du club doit cependant primer toute autre considération. Plus de place aux tensions relationnelles, au désinvestissement de certains joueurs, au stress et aux comportements désabusés, voire cyniques ! Le contexte de crise, comme c’est le cas au CA actuellement, on le sait, engendre naturellement des comportements défensifs (repli sur soi). Les critiques moralisatrices, l’appréciation des logiques structurelles, les turbulences financières, les tenants et supporters clubistes doivent forcément renoncer à tirer des interprétations univoques en ce moment. L’avenir immédiat du CA en dépend !
Faire table rase de nouveau !
Quand cinq tauliers s’apprêtent à quitter l’ossature, on attend de l’exécutif qu’il fournisse un effort conséquent sur le marché des transferts. Or, l’on prend son temps en ce moment alors que les meilleurs emplettes sur le marché sont déjà ciblées par d’autres clubs. Sur ce, il semble que les contrats de certains joueurs soient en cours de résiliation, alors que d’autres sont partants vers des formations turques ou au Golfe. Ainsi, Matthew Rusike, Mokhtar Belkhither, Ibrahim Chenihi, Bilel Iffa et Saber Khalifa vont incessamment mettre les voiles. Quant à Slimène Kchok, il aurait émis le voeu de rejoindre de nouveau le CAB. Sans être une saignée en règle, il y a de quoi se poser des questions sur le prochain profil de l’équipe clubiste !