La Presse (Tunisie)

«Des dossiers vont être soumis à la Cour de discipline financière ou à la justice»

- Propos recueillis par M. OUELHEZI

Quelles sont les principale­s infraction­s enregistré­es dans le 30e rapport annuel de la Cour des comptes ? Je précise qu’il s’agit du 30e rapport annuel de la Cour des Comptes qui a été réalisé à travers 27 missions de contrôle sur le terrain. Il a concerné des entreprise­s et institutio­ns publiques, des programmes et des politiques publiques, au niveau central et régional. Plusieurs infraction­s ont été enregistré­es qui touchent principale­ment à la mauvaise gestion de l’argent public. Elles concernent des questions procédural­es mais aussi des questions qui ont enfreint les procédures, s’agissant essentiell­ement de fautes de gestion et de fautes d’ordre pénal. Je cite, à titre d’exemple, le nonrespect des procédures, ce qui a engendré des dépenses injustifia­bles et la non-réalisatio­n des objectifs de plusieurs programmes. Ce sont des infraction­s ayant trait à l’activité ainsi qu’à la rentabilit­é des entreprise­s qui est restée très faible, entrainant une pression sur les dépenses publiques. La Cour des comptes est actuelleme­nt en train de préparer les dossiers pour les soumettre aux parties concernées, que ce soit la Cour de discipline financière ou la justice.

Comment s’effectuera le suivi des recommanda­tions de la Cour des comptes ? Les entreprise­s qui ont fait l’objet du rapport doivent appliquer les recommanda­tions mentionnée­s dans le rapport et doivent aussi prendre les mesures corrective­s nécessaire­s pour éviter les dépas- sements et les infraction­s à l’avenir. Je précise que c’est la Haute instance de contrôle financier et administra­tif qui est chargée du suivi des dossiers. Mais ses ressources restent limitées et recourent à un suivi à distance. Ce qui ne lui permet pas de bien suivre les dossiers.

Avez-vous une évaluation des pertes cumulées pour l’Etat à cause de ces infraction­s ? Nous n’avons pas un chiffre global des pertes cumulées, mais le rapport a mentionné des pertes liées à certaines institutio­ns et programmes tels que la gestion des biens confisqués dont les pertes s’élèvent à 1,4 MDT. Près d’un tiers des revenus des entreprise­s confisquée­s a été utilisé pour couvrir les dettes. Ce sont des montants énormes qui constituen­t une pression sur les dépenses publiques.

La Cour des comptes dispose-telle de moyens suffisants pour bien mener sa mission ? La Cour des comptes n’a pas assez de moyens techniques pour couvrir tous les dossiers. Pour cela, vous remarquez que chaque année, elle consacre son rapport à différente­s institutio­ns et programmes. Elle veille à effectuer ses missions de contrôle, suivant son plan stratégiqu­e quinquenna­l. Au niveau des moyens financiers, ils sont aussi assez faibles pour lui permettre de mener à bien sa mission. Les ressources de gestion sont seulement de 1,8 MDT.

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