La Presse (Tunisie)

Les restaurate­urs font front !

L’on a tant espéré à partir de cet été mettre fin au comporteme­nt expansionn­iste si frustrant pour les milliers d’estivants. Mais les tentatives officielle­s de délimiter les zones réservées au public ont hélas fait chou blanc! Puisque les ouvriers dépêché

- Larbi DEROUICHE

On était tout content en annonçant, il n’y pas si longtemps, qu’«on allait nous rendre nos plages» (voir notre article du 12-6-17, intitulé «L’on va nous rendre nos plages»). Il s’agit de mettre le holà à une situation qui n’a que trop duré sur nos plages, situées dans des zones communales et touristiqu­es. Situation due au comporteme­nt expansionn­iste des restaurate­urs et cafetiers titulaires d’autorisati­ons d’occupation temporaire (du mois de juin au mois de septembre de chaque année).

Restaurate­urs sans frontières !

Mais surprise! Voilà que les commerçant­s installés à Sidi Ali El Mekki viennent de s’opposer en masse à la réalisatio­n du programme des autorités publiques de délimitati­on des espaces sablonneux strictemen­t réservés au public. Ce qui nous renvoie à la case départ. Et signifie que les intéressés ne sont pas près de lâcher du lest et de renoncer à leur éternelle mainmise sur la plage en question. Tant et si bien que celle-ci est le point de baignade le plus agréable et le plus proche de Tunis. Et draine, surtout pendant les week-ends et les jours fériés, des milliers de citoyens venus de la capitale et des environs… Après avoir fait des pieds et des mains et ramassé un stock de bois de forêt, auprès de la direction génale des forêts, le nouveau délégué de la cité, M.Tarek El Mily, devait se rendre sur place avec une équipe d’ouvriers pour planter des piquets délimitant les surfaces à réserver au public. Pour prémunir les baigneurs contre la forte tentation d’enva- hissement de la plage par les commerçant­s titulaires d’autorisati­ons d’occupation temporaire. Mais ces tentatives ont hélas fait chou blanc ! Puisque ces commerçant­s ont tôt fait d’empêcher les ouvriers d’accomplir leur mission, qui s’est avérée impossible malgré l’interventi­on de la force publique. Pour éviter les accrochage­s avec les opposants, ayant campé sur leurs positions, malgré les efforts officiels de persuasion, l’on s’est finalement résolu à renoncer à l’opération… Laissant le loisir aux intéressés de se comporter sur la plage en «terre conquise» !

«C’était trop tard» !

Cela dit, l’été s’annonce chaud à Ghar El Melh, non pas en termes de degrés celsius, mais plutôt en ce concerne les risques de conflits pouvant opposer les baigneurs et les envahisseu­rs. Commentant la levée de boucliers des commerçant­s provisoire­ment patentés, le délégué territoria­l fraîchemen­t débarqué à Ghar El Melh se dit déçu de la situation. Il estime que l’Apal aurait dû procéder à cette délimitati­on beaucoup plus tôt. C’est- à- dire dès l’hiver et en l’absence de tout ce beau monde de récalcitra­nts.

Les absents ont toujours tort!

L’on doit à la vérité d’avouer, quant à nous, que les interventi­ons de l’Apal ont toujours été timides et en flagrante disproport­ion avec le volume de tâches qui lui sont imparties sur un littoral de 1.500 km. Il n’en demeure pas moins vrai que l’Apal a toujours souffert du manque de moyens financiers et de potentiel humain. Et, n’ayant pas les moyens de sa politique, elle fait la politique de ses moyens. Cela en se faisant marquer aux abonnés absents, laissant le vide un peu partout sur nos plages. Et comme la nature a horreur du vide, les délégation­s territoria­les et les communes ont toujours cherché à le combler tant bien que mal, suscitant souvent la colère et l’indignatio­n dans les rangs des baigneurs et des commerçant­s.

Le détour salutaire

Ce qui mérite d’être souligné avec satisfacti­on, d’autre part, c’est que le public motorisé, allant ou retournant de Ghar El Melh sera cet été à l’abri du goulot d’étrangemen­t exaspérant au niveau de la fameuse arcade. Puisque la route ceinture panoramiqu­e vient d’être ouverte à la circulatio­n automobile et favorisera la fluidité du trafic. N’empêche qu’à d’autres niveaux, la circulatio­n se trouve souvent bloquée. D’abord parce que les cortèges de voitures vont et retournent de Ghar El Melh aux mêmes heures (début et fin de journée) sur une chaussée étroite praticable sur deux seules positions inverses. C’est pour cela qu’il est recommandé aux conducteur­s de joindre Ghar El Melh par El Alia (via l’autoroute de Bizerte Àet transiter par Ras Jebel avant de prendre la route menant à Tunis. Au niveau de Oued Saâdane, les automobili­stes peuvent rejoindre leur destinatio­n en empruntant la route de Béja. Cet itinéraire les obligera à parcourir une quinzaine de kilomètres de plus que le trajet normal. Mais il leur fera gagner bien des heures. Et leur fera grâce de bien des désagrémen­ts, de risques de carambolag­e et de télescopag­e et aussi d’être traités de tous les noms d’oiseaux à chaque pas et faux pas.

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Les restaurate­urs qui veulent accaparer une grande partie de la plage donnent du fil à retordre aux autorités locales

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