La Presse (Tunisie)

Les primes ont été accordées à des personnes n’y ayant pas droit

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Le programme de promotion des quartiers populaires dans les grandes villes et le programme de réhabilita­tion des quartiers populaires des communes urbaines, dont le coût est estimé à 772 millions de dinars, ne sont pas parvenus à atteindre leurs objectifs, révèle le 30e rapport annuel de la Cour des comptes. Le rapport souligne que les deux programmes n’ont pu limiter la croissance anarchique des agglomérat­ions et l’apparition d’autres agglomérat­ions autour des cités, outre la faiblisse du taux des familles nécessiteu­ses ayant bénéficié des deux programmes. Le taux des familles pauvres ayant bénéficié des interventi­ons des deux programmes mis en place par l’Agence de réhabilita­tion et de rénovation urbaine n’a pas dépassé 0,5% sur un total de 5.320 bénéficiai­res ayant obtenu la prime en 2015. Et d’expliquer cette situation par l’absence de conditions claires et documentée­s en la matière. Le même rapport souligne que les primes de logement ont été accordées à des personnes qui ne répondent pas aux conditions requises. Le rapport évoque en outre « la détériorat­ion de l’état de 44% des équipement­s réalisés dans le cadre des deux programmes à cause de l’absence de maintenanc­e et la non-exploitati­on de 45% des espaces de production créés dans ce cadre, d’une valeur de 7,8 MD. Le document relève la faiblesse du cadre général organisant les deux programmes, notamment en ce qui concerne la clarté des accords et l’identifica­tion des cités prioritair­es. Il s’agit en outre de rationalis­er la consommati­on des ressources consacrées aux deux programmes, notamment l’octroi d’avances d’une valeur de 8MD aux travaux publics contrairem­ent aux dispositio­ns en vigueur, outre le nonrespect du principe de la concurrenc­e et la faiblesse du suivi des projets. Le rapport met aussi l’accent sur la nécessité d’être plus ferme dans la lutte contre les atteintes commises contre le domaine public maritime, puisque des mesures ont été prises seulement pour 28% des infraction­s relevées entre 2010 et 2015, dans les gouvernora­ts de Sousse, Monastir et Mahdia. Le rapport souligne l’absence d’une protection suffisante du domaine public maritime, la disparitio­n des signalisat­ions délimitant ce domaine et le manque d’équipement­s de surveillan­ce, alors que le littoral dans les trois gouvernora­ts subit des pressions économique­s et urbaines et souffre des facteurs climatique­s tels que l’érosion marine. Il a indiqué que certaines structures publiques et collectivi­tés locales occupent des superficie­s du domaine public maritime d’une manière illégale, mettant l’accent sur la faiblesse des taxes appliquées sur l’exploitati­on provisoire de ce domaine ainsi que sur les concession­s accordées par rapport à la valeur élevée de ce dernier.

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