La Presse (Tunisie)

Orages prévus entre Trump et les dirigeants européens sur le climat

Angela Merkel, qui veut souder les Européens en vue des discussion­s difficiles du sommet du G20 les 7 et 8 juillet, a reconnu «des divergence­s qu’on ne peut pas masquer»

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AFP — Les dirigeants européens ont réaffirmé hier leur engagement en faveur du climat et du libre-échange dans une mise en garde à Donald Trump avant le sommet du G20 la semaine prochaine, qui, s’annonce particuliè­rement houleux. «Sur le climat nous réaffirmer­ons clairement notre engagement très fort pour les accords de Paris et notre volonté d’aller de l’avant, avec pour moi l’espoir, en tout cas, que les uns et les autres soient ramenés à la raison et puissent nous suivre», a déclaré le président français Emmanuel Macron à l’issue d’une réunion préparatoi­re au G20 à Berlin avec plusieurs de ses homologues de l’UE. M. Macron faisait allusion au président américain Donald Trump qui a annoncé le retrait des Etats-Unis de cet accord conclu pour lutter contre le réchauffem­ent de la planète. La Première ministre britanniqu­e Theresa May a assuré de son côté que «l’engagement du gouverneme­nt britanniqu­e» sur «la nécessité de faire face au changement climatique était aussi ferme que possible».

«Divergence­s»

Angela Merkel, qui organisait la réunion avec l’objectif de souder les Européens en vue des discussion­s difficiles du sommet du G20 les 7 et 8 juillet à Hambourg, a reconnu qu’il y avait sur le climat «des divergence­s qu’on ne peut pas masquer». Elle a indiqué vouloir oeuvrer au G20 en faveur d’une déclaratio­n commune, sans pouvoir garantir le succès lors de cette réunion qui s’annonce comme l’une des plus conflictue­lles de ces dernières années. Outre la France, le Royaume-Uni et l’Italie, pays de droit du G20, Mme Merkel avait aussi convié les représenta­nts de plusieurs pays «invités» du forum de Hambourg, comme l’Espagne, les Pays-Bas ou la Norvège, ainsi que les responsabl­es des institutio­ns de l’Union européenne. Dans la matinée, à la Chambre des députés, elle s’était livrée à une attaque en règle contre Donald Trump. «Plus que jamais aujourd’hui, ceux qui croient pouvoir régler les problèmes du monde par le protection­nisme et l’isolationn­isme commettent une énorme erreur», a-t-elle lancé. Les relations entre Berlin et Washington, au beau fixe sous l’ère Barack Obama, se sont envenimées après la rupture opérée par son successeur sur le climat et sur le commerce. Donald Trump vise en particulie­r l’Allemagne et ses exportatio­ns automobile­s vers les Etats-Unis et a laissé planer la menace de taxes douanières. A Berlin, les dirigeants européens ont tous souligné l’importance du libre-échange, qui constituer­a une autre pomme de discorde au G20. Sur «le commerce internatio­nal, l’Europe est, je crois, le seul espoir de vraiment défendre la vision d’un libre-échange juste, à la fois contre le protection­nisme et contre toute pratique de dumping», a dit Emmanuel Macron.

Ne pas «isoler»

Ce dernier a dans le même temps fait entendre sa différence au sujet des tensions avec Washington. Alors qu’Angela Merkel adopte une ligne dure, le chef de l’Etat français a appelé à ne «pas rompre» avec les Etats-Unis ni «isoler» le pays. «Nous pouvons partager des désaccords» mais «la relation avec les Etats-Unis est une relation de long terme, profonde dans de nombreux domaines», notamment au plan militaire, a-t-il argumenté.

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