Le 18e sommet se tiendra à Tunis en 2020
La SG de l’OIF soutient la candidature de la Tunisie pour abriter le bureau régional Mena de l’organisation Prochainement, un accord de partenariat entre l’organisation et l’Institut tunisien des études stratégiques
La Tunisie est candidate pour abriter le bureau régional Mena ( Afrique du Nord et MoyenOrient) de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), une proposition saluée par sa secrétaire générale, Michaëlle Jean, lors d’une visite marathon de 3 jours en Tunisie, qui a démarré le 28 juin. La visite est destinée à préparer le XVIIIe sommet de l’OIF en 2020 à Tunis, qui coïncide avec le 50e anniversaire de la Francophonie. « Nous trouvons réjouissant que la Tunisie souhaite jouer justement une partition plus forte au sein de la Francophonie, compte tenu de ce que doit la Francophonie à la Tunisie» a déclaré Michaëlle Jean. « Cet idéal qui est le nôtre est aussi venu d’une voix tunisienne qui est celle du président Bourguiba, l’un de ses fondateurs», a-t-elle affirmé. « L’idée d’un bureau dans la région est importante car sur le plan d’un positionnement stratégique, il serait intéressant que les pays de la sousrégion du Maghreb puissent aussi avoir un bureau régional actif», a dit la SG, ne cachant pas que dans le monde arabe, le Liban a apporté la même proposition, pour dire « combien l’attractivité de la Francophonie est réelle avec deux régions dans le monde arabe, qui présentent des avantages» aussi distincts que spécifiques. «L’important est de voir comment, dans le positionnement que nous souhaitons, arriver, avec deux antennes fortes à la fois dans la région du Maghreb et dans celle aussi du Moyen- Orient, avec ce projet également porté par Beyrouth». «Cette visite officielle est l’occasion d’affirmer avec force que la Francophonie est plus que jamais aux côtés des Tunisiennes et des Tunisiens pour la réussite de la transition démocratique, six ans après une révolution citoyenne digne et courageuse » , a soutenu Michaëlle Jean. Les principaux fers de lance de la cheffe de la Francophonie en Tunisie sont l’intégration politique, économique et sociale des jeunes pour lutter contre l’intégrisme et surtout l’égalité hommes-femmes. Michaëlle Jean a choisi deux destinations phares, Tunis et Sousse, où elle rencontrera aussi les organisateurs du festival Francophonie de Sousse prévu en mars 2018 à l’initiative d’un collectif d’associations. Un message pour affirmer que la culture a aussi son mot à dire dans un paysage francophone polyglotte et diversifié.
Vibrant hommage au leader Habib Bourguiba
La secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie a réaffirmé mercredi l’engagement de l’Organisation à accompagner la Tunisie en matière d’intégration politique, économique et sociale des jeunes. Il s’agit, selon elle, « de renforcer l’engagement civique et citoyen comme moyen d’insertion, de favoriser la création d’espaces de débat et de dialogue dans la sphère publique et universitaire ainsi que dans les réseaux sociaux». « La Tunisie peut compter sur les échanges constructifs d’expériences et d’expertises offerts par les réseaux institutionnels de l’OIT» , a- telle dit lors d’une conférence qu’elle a donnée à Tunis, sur le thème «la Francophonie, force d’actions, de propositions et de rassemblement face aux urgences du monde», dans le cadre des rendez-vous d’Amilcar organisés par l’Ites. Sur un total de 16, la Tunisie est déjà membre de 12 réseaux, a ajouté Michaëlle Jean qui se trouve actuellement en visite officielle en Tunisie du 28 juin au 1er juillet. D’après elle, « la Tunisie peut également compter sur l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF), qui réunit 83 parlements membres, associés et observateurs, dont le parlement tunisien». « La Tunisie peut aussi s’appuyer sur l’expertise de l’Association internationale des maires francophones (Aimf) en matière de décentralisation, a- t- elle souligné. Selon elle, l’Aimf est composée d’un réseau de 283 membres dont 9 en Tunisie. « L’OIF est en outre prête à accompagner les efforts du gouvernement tunisien en matière de consécration de l’égalité femme-homme et des droits des femmes, notamment en matière de lutte contre les violences faites aux femmes et d’autonomisation économique des femmes», a-t-elle indiqué. La Francophonie a vocation à se mobiliser, de même, dans la lutte contre le terrorisme et la prévention de la radicalisation violente, a- t- elle ajouté. l’OIF déploie, depuis environ deux ans, un ambitieux programme de promotion de « l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes » , à travers la création et la consolidation d’incubateurs et d’accélérateurs de très petites, petites, et moyennes entreprises et industries, Tpme et Tpmi, qui boostent la croissance, revitalisent les chaînes de valeurs dans des filières stratégiques et innovantes, a ajouté Michaëlle Jean, rappelant que l’Organisation rassemble les forces économiques de l’espace francophone, les patronats et les chambres de commerce et d’industrie francophones. Au cours de cette conférence, Michaëlle Jean a tenu à rendre un vibrant hommage au premier président de la République tunisienne Habib Bourguiba pour son rôle capital dans la création de l’Organisation. « La Francophonie est le fruit de la volonté de sortir d’un schéma qui nous était imposé, de déconstruire des rapports que le colonialisme avait placé sous le joug de la domination des uns par les autres, de repenser nos relations tout autrement et dans la réciprocité, de nous définir, de nous retrouver, de renaître à nousmêmes dans un humanisme intégral » , a- t- elle souligné. Par ailleurs, la secrétaire générale de l’OIT a annoncé la prochaine signature d’un accord de partenariat entre l’Organisation et l’Institut tunisien des études stratégiques.