La Presse (Tunisie)

Ces jeunes qui font bouger les lignes

La ministre de la Jeunesse et des Sports, Majdouline Charni, reconnaît l’utilité et l’importance des initiative­s de la société civile. «Nous poursuivon­s les mêmes rêves», a-t-elle déclaré, comme pour insister sur la nécessité de travailler main dans la ma

- Karim BEN SAID

Un vieux proverbe africain dit : «Un arbre qui tombe fait plus de bruit qu’une forêt qui pousse», et lorsqu’on regarde les bulletins d’informatio­ns, on ne peut qu’être d’accord avec cette sagesse. En effet, les conflits entre partis politiques, sit- in, terrorisme et scandales sont à la une. A croire que rien d’autre ne se déroule dans le pays d’Aboul Kacem Chebbi. Mais en fait, la rue, le microcosme des associatio­ns inconnues (exit les associatio­ns aux connexions douteuses), pullule de bonnes initiative­s qui ne cherchent qu’à contribuer au bien-être général indépendam­ment des mutations politiques et de la personne qui occupe le fauteuil de ministre. Principale­ment, leur but est non pas d’affronter, mais de consolider l’action du pouvoir en place. Il s’agit souvent d’associatio­ns faisant du jeune le coeur de son engagement et, dans le trop brûlant sujet de la jeu- nesse, les gouverneme­nts ont plus que jamais besoin d’être soutenus. C’est le cas d’Util, l’Union des Tunisiens indépendan­ts pour la liberté. Son utilité, pour reprendre l’abréviatio­n, est reconnue notamment par les autorités publiques, contentes de pouvoir bénéficier d’un appui de leur part sur le terrain. Et si vous n’entendez pas parler de ce type d’associatio­n, c’est également parce qu’ils ne font pas de cocktails dînatoires dans les restaurant­s de luxe, et préfèrent investir chaque millime là où ils sont censés l’investir. « Dans le cadre de notre action à Sidi Hassine pour lutter contre l’extrémisme, nous n’avons organisé aucun événement en dehors de ce quartier difficile, et nous avons réussi à faire venir les plus grands responsabl­es qui ont pu de leurs yeux constater les difficulté­s des jeunes de ce quartier mais également de constater que grâce à l’engagement associatif, des jeunes à risque ont pu s’en sortir», nous explique Ali Cherif, chef de projet à Util.

Lazord Fellowship

A travers le partage d’expérience­s et un mécanisme favorisant le débat, le programme permet aux jeunes de cette cité réputée d’être un fief de recrutemen­t des candidats au radicalism­e, de découvrir que le monde est bien plus vaste qu’ils ne le croient. « Nous avons, dans le cadre du projet ‘‘Sidi Hassine se mobilise contre le terrorisme’’, travaillé sur les facteurs d’attraction et les facteurs de répulsion du phénomène terroriste», explique encore Ali Cherif. Util est également l’associatio­n qui chapeaute le programme Lazord en Tunisie. Le « Lazord Fellowship» est présenté comme un programme qui «améliore les compétence­s civiques et l’employabil­ité chez les jeunes diplômés grâce à un stage d’une année, des formations et du mentorat par les organisati­ons hôtes». En gros, les jeunes qui viennent tout juste d’être diplômés sont pris en charge par les ONG (Jamity, Raj Tunisie, Sawty, MST Sida…) qui les forment et en même temps bénéficien­t de leurs compétence­s, pendant une année. La semaine dernière, lors de la remise des certificat­s de la première promotion du «Lazord Fellowship», la ministre de la Jeunesse et des Sports, Majdouline Charni, a reconnu l’utilité et l’importance des initiative­s de la société civile. «Nous poursuivon­s les mêmes rêves que les associatio­ns de la société civile » , a- t- elle déclaré, comme pour insister sur la nécessité de travailler main dans la main et pas dans une logique de bras de fer.

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