Revers des FDS à Raqqa
Jeudi, une quarantaine de membres de l’EI, vêtus de l’uniforme des FDS pour tromper la vigilance de leurs adversaires, ont attaqué deux quartiers du sud-est
AFP — Le groupe État islamique (EI) a repris hier un quartier du sud-est de la ville de Raqqa, son bastion en Syrie, près de trois semaines après l’avoir perdu, a affirmé l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (Osdh). « L’EI a totalement repris AlSenaa, le quartier le plus important dont s’étaient emparées les Forces démocratiques syriennes ( FDS) le 12 juin » , a indiqué à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire, en référence à l’alliance kurdoarabe appuyée par une coalition internationale menée par les Etats-Unis. « En utilisant des tunnels, les jihadistes ont attaqué les FDS en utilisant des kamikazes ainsi que des drones transportant des charges explosives», a-t-il précisé. Al- Senaa, un quartier densément peuplé, se trouve à proximité de la vieille ville de Raqqa. Jeudi, une quarantaine de membres de l’EI, vêtus de l’uniforme des FDS pour tromper la vigilance de leurs adversaires, avaient attaqué Al- Senaa et Mechleb, deux quartiers du sud-est. Ils avaient mené trois attaques suicide à la voiture piégées, actionné des drones avec des charges explosives, pour s’emparer de six positions tenues par les FDS. Après l’attaque d’hier, les FDS ont dû se replier sur le quartier adjacent de Mechleb «où elles renforcent leurs positions», a dit M. Abdel Rahmane. Après la perte d’Al-Senaa, les FDS contrôlent toujours Mechleb à l’est et deux autres quartiers à l’ouest. L’EI avait affirmé hier, dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, que ses combattants avaient été engagés dans des combats durant de «longues heures» avec les FDS à Al-Senaa et Mechleb. Les FDS ont pénétré dans Raqqa le 6 juin après avoir mené des manoeuvres d’encerclement durant plusieurs mois. Elles avaient coupé jeudi la dernière issue permettant aux jihadistes de fuir cette ville du nord de la Syrie, selon l’Osdh. Quelque 2.500 jihadistes combattent dans la ville, selon le général britannique Rupert Jones, commandant en second de la coalition internationale. L’ONU a estimé que près de 100.000 civils étaient «pris au piège» à Raqqa.