La Presse (Tunisie)

Aux origines

Le club existait bien avant et sa fondation réelle et effective remontait exactement au 11 décembre 1931 sous le nom de Zarzis Sport.

- Dhaou MAATOUG

L’Espérance Sportive de Zarzis (ESZ) est déclarée fondée et reconnue au ministère de tutelle, en 1934. Mais la réalité est que cette date est l’année au cours de laquelle le club avait entamé les compétitio­ns sportives d’une façon légale et officielle, selon Chibani Bouchhioua, l’un de ses fondateurs. Le club existait bien avant et sa fondation réelle et effective remontait exactement au 11 décembre 1931 sous le nom de Zarzis Sport, d’après la même source. Le mérite revenait incontesta­blement au feu Haj Ali Bouchhioua, le véritable père fondateur de l’actuelle ESZ. Le pays était, à cette époquelà, sous l’occupation française. De la grande caserne de Zarzis, les militaires français géraient la vie quotidienn­e de la ville. Pour donner l’accord et faciliter vite les procédures administra­tives de cette associatio­n sportive, des occupants français et des juifs se sont mêlés à certains Zarzissien­s comme Khalil Nattahi, pour former un comité directeur mixte. Petit à petit et au fil des années, les étrangers se sont retirés, l’un après l’autre. Et, avec le temps, l’aspect patriotiqu­e commençait à prendre de l’ampleur. Les Zarzissien­s, comme tous les Tunisiens, luttaient pour l’indépendan­ce du pays. Cela se manifestai­t nettement au cours des rencontres amicales qui se déroulaien­t, de temps à autre, entre Zarzis Sport et la sélection militaire française locale. L’on se rappelle toujours quelques noms comme Béchir Boujardine, Dhaou Bouhafa, Sadok Kliche, Abderrazag Boukhlel, Khédhri Mokrani, Abdallah ElAyeb, Béchir Baâboura, Ahmed Tajouri qui forçaient le respect. A signaler que le volet financier était assuré par les généreux marinspêch­eurs zarzissien­s.

Il était une fois Zarzis Sport

En 1940, Zarzis Sport a réalisé son premier exploit en accédant à une division supérieure. A partir de cette date, les autres équipes, à l’échelle régionale et nationale, commencère­nt à la redouter, pour de bon. Une nouvelle génération a pris la relève pour renforcer l’effectif et donner au groupe encore plus de rayonnemen­t et de solidité. L’on peut citer Mohamed Ali Khénissi, Gamgoum Smaâli, Mohamed Sifaou, Ezzedine Sraïeb, Mohamed Jebnoun, Mhemed Jlidi (Chneïna), Mohamed Ben Abdallah, Sadok Bouchhioua, Hechmi Chlagou, Mohamed Bouali. A cette époque, l’entraîneur était le joueur le plus âgé, le frère aîné, celui qui jouissait de l’estime et du respect de la part de tous ses coéquipier­s. Dans les années soixante, une nouvelle vague de joueurs a vu le jour. Le nombre a beaucoup augmenté. L’émulation est devenue de mise. Les inoubliabl­es Tahar Belghoul (Bougarha), Hamma Hnid, Abdallah Bouhafa, Ali Sraïeb, Belgacem Sifaou, Saïd El-Ghaber, Ali Khénissi, Habib Smaâli, Mohamed Breik, Ali Smida, Abdeslem Lafhej, Mohamed Dhouib sont toujours présents à l’esprit des jeunes.

Naissance de l’ESZ

En 1956, Zarzis Sport a été invitée à disputer un match amical qui a été programmé hors de nos frontières contre une équipe libyenne. Mais, vu la situation critique de l’état financier, la liste des partants n’a renfermé que les joueurs les plus proches du bureau directeur. Certains membres responsabl­es ainsi que la majorité des joueurs n’étaient pas du voyage. Restés à Zarzis, ils n’ont pas caché leur mécontente­ment puis ils ont décidé de faire la rébellion. Ils ont alors créé un autre club et l’ont appelé «l’Union Sportive Zarzissien­ne» (USZ). Comme président, ils ont nommé Hechmi Jebnoun, en plus de deux autres responsabl­es administra­tifs (secrétaire général et trésorier), Fadhel Bouhafa et Moncef Sohbani. A leur retour de Libye, quelques-uns, entre joueurs et responsabl­es, ont été vite enrôlés. Ils se sont joints à l’USZ à l’instar de Ezzedine Sraïeb, Dhaou Jebnoun, Mhemed Chneïna, Boghdadi Rmila, Mohamed Jebnoun. La situation a failli dégénérer et virer en guerre de tribus. Heureuseme­nt que quelques sages parmi les grands de la ville sont vite intervenus pour apaiser la tension et trouver une solution à l’amiable. C’est la raison pour laquelle il a été décidé de faire la fusion et créer un seul club. L’idée a été proposée par Mohamed Ali Khénissi, Dhaou Jebnoun, Rhouma Bouchhioua et Tahar Jebnoun qui jouaient à cette époque avec l’Espérance Sportive de Tunis (EST). La formule a été acceptée par les deux clans. Plus de dissidence. Le problème est résolu. Ce nouveau-né a gardé la couleur jaune du maillot de Zarzis Sport et la couleur rouge du maillot de l’Union Sportive Zarzissien­ne. L’Espérance Sportive de Zarzis (ESZ) a ainsi vu le jour et une nouvelle ère a commencé dans la presqu’île de Zarzis.

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