La récupération conditionne la réussite et les performances
L’organisme accumule pendant l’effort des perturbations biologiques plus ou moins importantes qui nécessitent un temps de restructuration défini comme étant le temps de récupération
La récupération et le rôle qu’elle joue dans la préparation du sportif de haut niveau… Vaste chantier, mais que l’on pourrait illustrer par l’exemple que le Real de Madrid a donné à toute l’élite mondiale du football. Grâce à la connaissance profonde du terrain, que possède à fond son ex-joueur et actuel entraîneur Zineddine Zidane, la « Maison Blanche » a dominé tous ses adversaires. Elle les a dominés et surtout a déjoué toutes leurs prévisions. Elle ne s’est pas effondrée au terme des semaines qui se suivaient et les compétitions qui ne lui laissaient aucun répit. Au terme de son parcours exceptionnel, tous les observateurs et techniciens ont reconnu l’efficacité du turnover opéré par Zidane qui a su communiquer avec ses joueurs et surtout les ténors d’entre eux pour leur faire comprendre qu’ils avaient intérêt à savoir répartir intelligemment leurs efforts en sautant quelques matchs ou en acceptant de ne jouer qu’une partie de match. Ses joueurs repères et surtout le plus illustre d’entre eux, Ronaldo, ont, au fil du déroulement de la compétition, pour ne pas dire les compétitions, déclaré que les prévisions et les « conseils » de leur entraîneur étaient réellement efficaces. A aucun moment, Ronaldo n’avait ressenti cette baisse de régime, accusée habituellement en fin de saison, qui lui enlevait une bonne partie de ses moyens. Et tandis que son adversaire catalan Messi essuyait de terribles passages à vide, il surfait sur les prouesses et la réussite qu’il titillait toutes les semaines. Pourtant, bien des entraîneurs se sont cassé les dents en voulant convaincre Ronaldo de sauter quelques matchs pour reprendre son souffle. Il a fallu le langage d’un homme de terrain, d’un Zidane qui a offert le fruit de son expérience, pour conseiller son meilleur joueur et irremplaçable atout. Chaque séance d’entraînement, chaque compétition provoque une dépense énergétique proportionnelle à l’intensité et la durée de la sollicitation musculaire. L’organisme accumule pendant l’effort des perturbations biologiques plus ou moins importantes qui nécessitent un temps de restructuration défini comme étant le temps de récupération. C’est la récupération qui fait partie intégrante de la préparation d’un sportif, d’une équipe. Après un entraînement, le sportif, le compétiteur doit donner à son organisme le temps de se restructurer, à l’effet de pouvoir reprendre avec autant d’allant et d’énergie l’effort qu’il soit de même intensité ou même plus intense.
Une compétition complètement déconnectée des réalités
Comment récupérer et qui sont responsables de cette récupération ? Tout d’abord, et avant tout, l’organisme chargé de mettre en place le calendrier des compétitions. Cet organisme, la fédération, s’applique à ce que ses représentants soient dans les meilleures conditions pour atteindre les meilleurs résultats. Nous n’avons jamais entendu parler d’une équipe européenne demander un report de match pour pouvoir récupérer des efforts fournis quelques jours auparavant. Tout est prévu au niveau d’une étroite collaboration avec la Direction technique et les responsables des clubs engagés. Les équipes savent à quoi s’en tenir. Elles se préparent en consé- quence et gardent le rythme et l’efficacité pour jouer pleinement leur rôle. Presque toutes nos équipes engagées en coupes africaines souffrent de la mauvaise programmation et des effets secondaires d’une compétition nationale qui semble complètement déconnectée des réalités. Les entraîneurs ne savent plus où donner de la tête et les joueurs sont incapables de soutenir un rythme qui les siphonne et qui les épuise en dépit des efforts du personnel d’encadrement paramédical et médical. Faute de temps et non faute de personnel technique et médical compétent, cette récupération d’après compétition est négligée. Elle a pourtant un protocole connu de tous les préparateurs physiques et qui tient compte des efforts fournis et à fournir, à partir de : -l’augmentation de la fréquence cardiaque -l’augmentation de la fréquence respiratoire -l’augmentation du débit sanguin -l’hyperthermique avec sudation Après l’effort, l’organisme souffre souvent et a besoin de récupérer. Cette récupération peut commencer immédiatement après l’effort ou au contraire être programmée volontairement sous forme de cycles différés. Etant incontournable, elle a besoin de temps et de connaissances techniques, scientifiques, diététiques solides en raison de l’enjeu : le compétiteur doit être relancé sur le terrain de compétition en pleine possession de ses moyens et ce n’est pas toujours évident. Le temps manque faute de programmation étudiée et de moyens (joueurs remplaçants de valeur et capables de maintenir le niveau et d’éviter un recours à des joueurs fatigués, voire épuisés). Et faute d’avoir récupéré, des joueurs maintenus contre tout bon sens, errent comme des âmes en peine sur le terrain. Ils faussent, par voie de conséquence, toutes les données et les prévisions d’une équipe. « Pendant la période de récupération, le sportif doit non seulement permettre aux articulations, muscles et tendons, de se régénérer et de se remettre en bon état de marche, mais également permettre au métabolisme d’éliminer tous les déchets et de remplir les réserves. Ceci conditionne obligatoirement la mise en place d’une diététique adaptée à la récupération. » Si à notre modeste niveau nous comprenons toutes ces obligations imposées par le sport moderne et la haute compétition, pour quelle raison la Direction technique nationale semble-t-elle y être insensible ? Les différentes équipes tunisiennes engagées souffrent de ce handicap et cela réduit par voie de conséquence leurs capacités à représenter dignement les couleurs nationales.