«Des joueurs ont eu une dépression»
«Normalement, les joueurs de haut niveau doivent bénéficier d’une période de trêve, trois semaines au maximum car au-delà il peut y avoir une chute de condition physique : cela est visible au niveau de la consommation maximale d’oxygène, et les aptitudes physiologiques. Et la reprise sera ainsi plus difficile, plus pénible. Elle mettra plus de temps pour les élites que pour des sportifs de niveau régional ou amateur. La trêve est obligatoire. Il s’agit de passer par une période de repos afin que l’organisme puisse restaurer ses réserves. De plus, le repos n’est pas que physique, il peut être d’ordre psychologique, surtout après le stress vécu par les joueurs tout au long de la saison et le nombre de matchs joués. Le stress psychologique peut être beaucoup plus nocif que le stress physique, je connais plusieurs joueurs qui ont eu une dépression. Pour les clubs engagés dans les compétitions africaines, et qui sont concernés par ce fléau, il faudra alterner davantage de joueurs et faire reposer les joueurs sollicités. Dans le cas contraire, beaucoup de problèmes peuvent toucher les joueurs puisqu’il y a un risque de surentraînement : le joueur devient agressif, il n’a plus d’appétit, il a des troubles de sommeil, il perd du poids. Le déficit physique rejaillit négativement sur la performance. Il ne peut plus terminer la séance d’entraînement. Il s’épuise très vite : les paramètres cardio-vasculaires oscillent tantôt vers le haut tantôt vers le bas. Un autre risque : les blessures répétées qui sont un signe de surentrainement et d’épuisement : le coeur, la respiration, le cerveau, le mental s’en ressentent. L’appareil locomoteur, à savoir les muscles et les tendons, va aussi se fatiguer et va générer des crampes, des contractures, des tendinites, des blessures musculaires…. Malgré ces risques, les clubs sont obligés de suivre ce rythme en raison des échéances, de l’enjeu économique et sportif et le respect des contrats de sponsoring. De notre côté en tant que médecins, nous devons être vigilants pour protéger la santé du sportif». n’adopte pas la même stratégie. Mais maintenant, il ne faut pas pleurnicher, il faut s’adapter, alors que les joueurs des quatre équipes sont très sollicités, ce sera bien sûr très dangereux pour leur comportement psychologique et physique».