Où allons-nous ?
Le Club Africain a été la première association sportive tunisienne à atteindre le seuil de …deux cent mille dinars de frais de gestion. Un record tenu au temps de la présidence de feu Azzouz Lasram (paix à l’âme de ce grand homme), alors président et …ministre de l’Economie nationale.
Choqué par cette dérive, il avait réuni en urgence son Comité et avait posé une question qui valait son pesant d’or :
«Je peux vous permettre d’atteindre les cinq cent mille dinars, mais qu’adviendra-t-il du club après moi ?»
Et la situation était redevenue normale car tout le monde avait compris qu’il était beaucoup plus facile de dépenser de l’argent que d’en gagner.
Pourquoi cette entrée en matière ? Pour établir un parallèle entre ce qui prévalait au temps des hommes conscients de leurs responsabilités avec ce qui se passe dans les coulisses de clubs qui, à bride abattue, foncent vers le précipice qui s’ouvre béant devant eux.
Les milliards voltigent et ceux qui ne sont nullement habitués à ce genre d’informations n’en croient pas leurs oreilles, écarquillent les yeux, et recomptent à plusieurs reprises le nombre de zéros qui s’affichent, froidement, impitoyablement, mettant en évidence cette voie de la déchéance que ces clubs empruntent allégrement. A-t- on le droit de «gérer» un club de cette manière ? Ces milliards que l’on annonce avec une indécence choquante, alors que le pays souffre et est à la merci de bien d'insuffisances flagrantes, ont-ils été dépensés conformément aux lois en vigueur (impôts, taxes diverses, etc.) et ont-ils été productifs ?
Placer la barre si haut a-t-il été effectué en toute connaissance de cause pour éloigner tout éventuel repreneur et mettre le club définitivement entre les griffes de ceux qui tiennent les cordons de la bourse ?
La réponse se trouve chez ceux qui sont censés gérer le sport dans sa globalité. Il leur appartient, en effet, de poser les garde-fous de nature à lui éviter tout genre de dérives. Un sport que nous considérons un moyen d’éducation ( !?) et de formation ( !?) des futures générations.
Une association sportive hypothéquée est-elle en mesure de jouer ce rôle ?