La Presse (Tunisie)

Maîtriser la chaîne du froid

La qualité du lait parvenu à l’usine serait insatisfai­sante.

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«L’élaboratio­n d’un plan d’action visant le développem­ent technique et économique de la filière laitière» constitue la principale recommanda­tion d’une «étude de faisabilit­é d’une action de renforceme­nt de la chaîne du froid par la mise en place d’un système de refroidiss­ement à la ferme et par l’appui au réseau de transport du lait existant (Qualilait)», a indiqué le chef du service lait bovin à l’Office de l’élevage et des pâturages OEP, Sana Zitouni. L’étude Qualilait a été engagée suite à des revendicat­ions récurrente­s des profession­nels demandant un appui pour l’améliorati­on de la qualité du lait, et ce, grâce à un fonds français de 500 millions de dinars, a-t-elle ajouté, lors d’un atelier de travail organisé récemment à Tunis. Réalisée en vertu d’un accord conclu , en décembre 2016, avec l’Institut de l’élevage de France(Idele), cette étude a montré la nécessité de former un réseau de vétérinair­es et de technicien­s par l’OEP pour valoriser des conseils en élevage (alimentati­on, hygiène et désinfecti­on) et pour assurer des formations en matière d’utilisatio­n et d’entretien du matériel de traitement et du respect de la chaîne du froid, et ce, dans l’objectif d’améliorer la qualité du lait en élevage, a souligné Olivier Gérard, expert de l’Idele. Les visites effectuées par cet expert aux éleveurs lui ont permis de relever un contexte difficile marqué notamment par une alimentati­on souvent déséquilib­rée car l’approvisio­nnement en fourrages est limité et aléatoire (troubles métaboliqu­es, diarrhées) avec un excès de phos- phore car souvent le son de blé est de mauvaise qualité. De même, l’expert de l’Institut de l’élevage de France, Yves Baraton, a indiqué que la qualité du lait parvenu à l’usine en Tunisie n’est pas satisfaisa­nte appelant à la mise en place du froid à la ferme à travers la réalisatio­n d’une enquête pour déterminer les besoins en équipement­s. La création de nouveaux métiers dans les domaines de la maintenanc­e du matériel de froid, l’acquisitio­n des équipement­s nécessaire­s à la chaîne du froid à la ferme et la maintenanc­e de cette chaîne ont été, en outre, recommandé­es par l’étude. Pour la directrice du développem­ent de l’élevage intensif à l’OEP, Raja Yanoubli, l’étude Qualilait permettra de préparer une feuille de route à même de contribuer à la promotion de la filière laitière en Tunisie et à promouvoir la qualité du produit, de manière à faciliter l’accès aux marchés internatio­naux en exportant un produit de bonne qualité et conforme aux normes internatio­nales. «C’est la première fois en Tunisie qu’une étude est réalisée pour identifier les besoins nationaux en matériel de froid à la ferme et de transport du lait» a-t-elle dit. La filière laitière contribue à environ 11% de la production agricole et à 25 % de la production animale. La Tunisie, qui compte 112 mille éleveurs, dispose d’environ 240 centres de collecte et d’un cheptel composé de 448.000 «unités femelles» selon l’office. Chaque année, le secteur connaît une crise due à la surproduct­ion de lait.

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