Damas répond aux menaces de Washington
Le gouvernement syrien met en garde Les États-Unis contre toute nouvelle attaque
AFP — Le régime syrien a mis en garde hier les Etats-Unis contre toute nouvelle attaque américaine contre ses positions, affirmant que Washington provoquerait une «riposte» de Damas et de ses alliés. «Nous ne serons pas surpris si les Etats-Unis mènent de nouvelles agressions en Syrie», a affirmé lors d’une conférence de presse à Damas Fayçal Moqdad, viceministre syrien des Affaires étrangères. «Mais ils doivent tenir compte des possibilités de riposte et doivent savoir que la réponse de la Syrie et de ses alliés sera différente de celle après la première attaque», a-t-il indiqué. Il y a une semaine, les EtatsUnis ont accusé Damas de préparer une nouvelle attaque chimique après celle en avril dernier à Khan Cheikhoun, dans le nord-ouest de la Syrie imputée par Washington au régime Al-Assad. Washington, qui dit se baser sur une activité suspecte sur la base aérienne syrienne d’où était partie la précédente attaque, a menacé Damas de représailles. L’avertissement a été «pris au sérieux» par le régime d’Al-Assad selon le secrétaire à la Défense, Jim Mattis. L’attaque d’avril, démentie par Damas, avait poussé Washington à lancer 59 missiles de croisière contre une base militaire syrienne, soit la première attaque américaine contre le régime depuis le début de la guerre en Syrie en 2011. Le régime et son allié russe avaient condamné l’attaque américaine mais n’avaient pas riposté militairement. L’administration de Donald Trump «veut montrer au monde qu’elle est forte et qu’elle peut frapper n’importe où», a ajouté M. Moqdad. «Bien sûr, les hommes fous peuvent frapper n’importe où», a-t-il ironisé. Il a réitéré que Damas s’est débarrassé de ses armes chimiques. Un rap- port publié vendredi par la mission d’enquête de l’Organisation internationale pour l’interdiction des armes chimiques (Oiac) a assuré que des «personnes ont été exposées au sarin, une arme chimique» à Khan Cheikhoun. La Russie, alliée de Damas, a dénoncé un rapport basé selon elle sur des «données douteuses».