La Presse (Tunisie)

Encore des revendicat­ions !

Quelques vendeurs ambulants font de la résistance

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Les vendeurs ambulants sont tenaces et coriaces. Deux sitin ont eu lieu, hier et avanthier, devant le gouvernora­t. Une centaine d’entre eux, faisant partie de tout un réseau, sont venus défendre à cor et à cri de nouveaux droits dans le cadre de la vente à l’étalage réglementé­e que certains réfutent tout simplement.

La Presse a croisé devant le gouvernora­t de Tunis, Abdelmalek G., âgé de quarante-sept ans et qui poursuit des études supérieure­s à la faculté des Sciences humaines de Tunis. On a affaire à un pionnier de la vente illégale dans les rues de Tunis, ayant roulé sa bosse au niveau de la rue Sabbaghine du côté de Bab Dzira qui n’en démord pas et crie à l’injustice. Il raconte son parcours de vendeur ambulant hérité de son père depuis les années soixantedi­x et demande plus de clarificat­ions dans la possibilit­é de s’intégrer durablemen­t.

Que de jugements…

Le témoignage de Abdelmalek, venu pour faire entendre ses revendicat­ions, reflète le malaise de

ce père de six enfants. «Cette anarchie ne nous fera pas avancer. Seulement, il faut tenir compte des difficulté­s que vivent mes homologues officiant dans ce secteur depuis des décennies, dont principale­ment moi-même. J’exerce à Tunis depuis longtemps, travaillan­t avec mon père parallèlem­ent à mes études. J’ai exercé depuis des années dans le circuit informel. Je suis connu dans le souk et je travaille dans l’artisanat. Je suis venu pour réclamer mon droit de garder mon étal à la place où il se trouvait jusqu’ici car je l’ai hérité de mes parents et de mes grands-parents qui étaient des militants. Cela me révolte au plus haut point que l’on me demande mon origine, sous prétexte que c’est inscrit Sidi Bouzid sur ma C.I.N., alors que j’ai passé

toute ma vie dans les fau

bourgs de Tunis» . Il nous quitte brusquemen­t, prenant le chemin des bureaux des responsabl­es, accompagné de son compère afin de faire entendre leurs voix. D’autres vendeurs ambulants rencontrés sur place ont déploré l’incommodit­é des nouveaux points de vente réglementé­s et qui répondent à un cahier des charges. Président du syndicat des marchands ambulants, Moez Aloui brandit la menace grandissan­te de la réappropri­ation illégale des trottoirs et des chaussées dans les ruelles de la capitale, sous prétexte que les nouveaux emplacemen­ts «sont des points de vente qui n’ont pas d’accès à l’eau, à l’électricit­é et qui son dépourvus de sanitaires et sans couverture­s ni abris. Il s’agit d’espaces uniquement marqués de simples numéros sur le sol!»

 ?? (Photo : Samir KOCHBATI) ?? Une large campagne de lutte contre les étals anarchique­s qui défigurent la capitale a été lancée par le gouverneur de Tunis
(Photo : Samir KOCHBATI) Une large campagne de lutte contre les étals anarchique­s qui défigurent la capitale a été lancée par le gouverneur de Tunis

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