Association, mobilisation et engagement
Feed-back sur la première étape du programme d’appui au ministère des Affaires culturelles dans la mise en oeuvre de sa politique.
Le «PACT», ce mot revient souvent dans la bouche des experts étrangers, réunis jeudi dernier au ministère des Affaires culturelles dans le cadre d’une séance plénière, aux côtés de délégués régionaux, d’officiels et de responsables dans l’administration. Pour mettre en oeuvre sa politique basée sur la décentralisation, le ministère des Affaires culturelles a mis en route un projet, et un contrat de Jumelage Culture a été signé le 9 février 2017 avec la ministre française de la Culture et de la Communication et l’ambassadeur de l’Union européenne en Tunisie. Ce contrat associe, pour une période de deux ans, les ministères tunisien et français chargés de la culture, dans le cadre d’un programme européen d’appui au secteur de la culture en Tunisie (PACT), dont le jumelage constitue le volet institutionnel. Le projet, financé par l’UE (un million d’euros), vise quatre résultats obligatoires : -agir sur la réglementation pour faciliter et clarifier le fonctionnement du MAC et de ses institutions dans un contexte de décentralisation. -définir des stratégies régionales et locales pour renforcer l’action territoriale du MAC et de ses institutions. -accroître les capacités d’information et de communication numérique du ministère et de ses institutions. -renforcer les capacités de suivi, d’évaluation, d’harmonisation et de prospective du MAC et de ses institutions. Ces résultats seront le fruit des activités du jumelage et se traduisent notamment par la révision de textes juridiques et réglementaires, l’appui à la mise en oeuvre des réformes et la formation, entre autres, des agents de l’administration. «C’est la première fois que l’UE finance un jumelage dans le domaine de la culture», affirme Bruno Montariol, attaché de coopération. Et de préciser : «Nous n’avons aucun agenda caché. Nous sommes totalement à votre service, et nous vous accompagnons dans ce projet dont l’initiative appartient aux Tunisiens» . La fédération Wallonie Bruxelles est partenaire du projet et le pilotage et la mise en oeuvre du jumelage sont confiés à une équipe mixte composée du chef de projet français Xavier North et du chef de projet tunisien Bilel Aboudi, d’une conseillère résidente de Jumelage Alice Gradel et de son homologue Imen Boukhobza, ainsi que d’une équipe d’appui au pilotage francotunisienne épaulée d’Expertise France. Des experts «clés» pour la partie française et « référents » pour la partie tunisienne sont également nommés pour chacun des volets du Jumelage (organisation, évaluation, stratégies régionales et locales, communication, évaluation et prospective). Un réseau de 100 experts européens et 50 points focaux tunisiens se constituent pour contribuer aux activités. Lors de la séance plénière, on nous annonce que la première phase, qui est celle du diagnostic, a été clôturée. «Ce point d’étape sert à mesurer le chemin parcouru, à procéder aux corrections du trajectoire, et à donner un nouvel élan pour la suite», déclare Xavier North. Et Alice Gradel d’ajouter: «Pendant ces quatre mois de travail en commun on a avancé sur un ensemble de points : la structuration, la réglementation, et l’amélioration de l’organisation du ministère» . Plusieurs entretiens et des visites de terrain ont été réalisés. On a posé les bonnes questions pour les bonnes personnes. Les pre- miers acquis du jumelage donneront lieu à une restitution au mois de septembre prochain. Un rapport d’activités est en cours d’élaboration. Mais nous savons déjà que la loi sur les musées était un des moments les plus importants du processus, qu’une cartographie a contribué à l’élaboration de la stratégie régionale et qu’une pré-feuille de route a été réalisée concernant la stratégie de communication interne et externe du MAC. Cette première phase va donc déboucher sur une seconde phase de propositions. Après avoir prononcé un discours de reconnaissance pour les efforts fournis par les experts étrangers et leurs homologues tunisiens, et après avoir redéfini les objectifs et recadré les dimensions politiques et humaines de la collaboration franco-tunisienne, M. Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur de France en Tunisie, et M. Mohamed Zine El Abidine, ministre tunisien des Affaires culturelles, ont cédé la place aux ateliers. Ces derniers serviront à faire le bilan des quatre mois et à cerner les points sur lesquels les partenaires vont travailler à la rentrée.
Souad BEN SLIMANE