La Presse (Tunisie)

Un iceberg géant se détache de l’Antarctiqu­e

La fissure s’allongeait depuis son apparition, en 2010. Elle a presque rejoint l’océan Austral, à 200 kilomètres de son point de départ, libérant un iceberg de 6.600 kilomètres carrés.

- La barrière L’avenir

La fissure

Elle fait 100 mètres de largeur et toute la hauteur de la barrière de glace, soit plus de 200 mètres. Elle est apparue en novembre 2010. Elle s’est allongée vers le nord à des vitesses variables. En décembre 2016, elle a grandi de 18 kilomètres. Et de 17 kilomètres entre le 25 et le 31 mai 2017. Au cours des derniers jours, elle a atteint 200 kilomètres de long, et il ne restait qu’un lien de 5 kilomètres avec le continent. Pendant ce temps, à l’extrémité sud, la fissure s’élargissai­t et la masse de glace s’éloignait rapidement, à raison de 8 à 10 mètres par jour entre le 21 et le 27 juin.

L’iceberg Larsen C est formé d’un grand morceau de ce qu’on appelle une barrière de glace. Ces barrières se forment quand les glaciers continenta­ux s’avancent dans l’océan. Ces barrières retiennent les glaciers en amont. Quand elles disparaiss­ent, les glaciers dévalent plus rapidement vers l’océan, ce qui contribue à la hausse du niveau de la mer. Cette accélé- ration a été observée depuis la désintégra­tion de la barrière Larsen B, en 2002.

Selon l’Agence spatiale européenne, il faudra suivre la trajectoir­e de cet iceberg géant, qui pourrait devenir une menace à la navigation dans les mers australes. Dans le cas de Larsen en 1995 et de Larsen B en 2002, la barrière de glace s’était désintégré­e au lieu de se détacher d’un morceau. « Pour ce qui est de Larsen C, nous ne sommes pas sûrs de ce qui va arriver, a affirmé Anna Hogg, de l’Université de Leeds, sur le site de l’Agence spatiale européenne. Il pourrait se briser en morceaux, ou les courants pourraient l’emporter en entier ou en pièces détachées vers le nord, aussi loin que les îles Malouines» .

L’impact

Les barrières de glace sont flottantes, donc leur fonte n’ajoute pas ou peu au niveau des océans. Cependant, si les glaciers en amont des barrières dévalent plus vite, la hausse du niveau des océans va s’accélérer. «Si on extrapole dans le futur, ce qui se passe avec Larsen est un précurseur de ce qui va se passer avec les barrières de Ronne et de Ross, qui retiennent beaucoup plus de glace, dit Christophe Kinnard, glaciologu­e et professeur à l’Université du Québec à Trois-Rivières. Ça augmente les inquiétude­s sur la stabilité de l’Antarctiqu­e de l’Ouest. On a encore des difficulté­s à prévoir et à simuler la fonte des glaciers. Mais si on considérai­t que les glaciers du Groenland et de l’Antarctiqu­e étaient plus stables, depuis une dizaine d’années, on s’est aperçu que ce n’était pas le cas» .

«Ça progresse et c’est préoccupan­t»

«C’est la continuati­on d’une tendance qui s’est amorcée depuis plusieurs décennies dans la péninsule Antarctiqu­e, dit Christophe Kinnard, glaciologu­e et professeur à l’Université du Québec à TroisRiviè­res. En 1995, il y a eu Larsen A, puis Larsen B en 2002, et maintenant, Larsen C. Ça progresse, et c’est ça qui est préoccupan­t» .

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L’iceberg Larsen C est formé d’un grand morceau de ce qu’on appelle une barrière de glace. Ces barrières se forment quand les glaciers continenta­ux s’avancent dans l’océan.

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